Raila Odinga, chef emblématique de l’opposition kényane et figure majeure de la vie politique du pays depuis plus de quatre décennies, est décédé mercredi 15 octobre dans le sud de l’Inde. Il avait 80 ans. Selon la police indienne, M. Odinga a perdu connaissance lors d’une promenade avant d’être conduit à l’hôpital, où son décès a été confirmé.
« La mort est confirmée », a déclaré Krishnan M., responsable de la police du district d’Ernakumam. « Il se promenait avec sa sœur, sa fille et son médecin lorsqu’il s’est écroulé (…) il a été conduit dans un hôpital où il a été déclaré mort. »
Né le 7 janvier 1945, Raila Amolo Odinga était l’un des piliers de la démocratie kényane. Fils de Jaramogi Oginga Odinga, premier vice-président du Kenya après l’indépendance, il s’est imposé comme un adversaire déterminé du régime autoritaire de Daniel Arap Moi (1978-2002). Son engagement pour le pluralisme politique et les libertés civiles lui a valu plusieurs séjours en prison et des périodes d’exil.
Raila Odinga a marqué l’histoire du Kenya moderne par son rôle dans la transition démocratique des années 1990 et dans la formation du gouvernement de coalition après la crise postélectorale de 2007-2008. Il a occupé le poste de premier ministre de 2008 à 2013, dans un gouvernement d’unité nationale aux côtés du président Mwai Kibaki.
Malgré plusieurs candidatures à la présidence, la dernière en 2022 face à William Ruto, il n’a jamais accédé à la magistrature suprême. Néanmoins, son influence politique et son charisme en ont fait une figure centrale de la scène politique kényane, respectée au-delà des clivages partisans.
Raila Odinga laisse derrière lui l’image d’un combattant infatigable pour la justice sociale et la démocratie. Son parcours, jalonné de défis et de résilience, aura profondément façonné le destin politique du Kenya.
Le gouvernement kényan n’a pas encore réagi officiellement à l’annonce de sa mort, mais des messages de condoléances affluent déjà de tout le continent africain.
La Rédaction
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