La province de l’Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), a été secouée par une attaque d’une rare violence dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025. Des rebelles affiliés aux Forces démocratiques alliées (ADF) ont pris pour cible la paroisse catholique Bienheureuse Anuarite à Komanda, massacrant au moins 43 personnes, parmi lesquelles se trouvent 19 femmes, 15 hommes et 9 enfants, selon les chiffres de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco).
Ce drame survient après une période de calme relatif dans la région et révèle un regain brutal d’insécurité dans cette zone frontalière de l’Ouganda. Les ADF, groupe armé d’origine ougandaise ayant juré fidélité à l’organisation État islamique depuis 2019, sont connus pour leurs attaques sanglantes malgré les efforts militaires menés à leur encontre.
D’après les témoignages recueillis, les assaillants ont investi l’église de nuit, attaquant les fidèles présents à coups de machettes et à l’arme à feu. Le curé de la paroisse, l’abbé Aimé Lokana Dhego, a précisé que plus de 31 membres du groupe religieux Croisade eucharistique figuraient parmi les morts, et que plusieurs jeunes ont également été kidnappés.
L’attaque a provoqué une vive émotion tant en RDC qu’à l’échelle mondiale. La Monusco a dénoncé des actes d’une cruauté extrême, contraires au droit international humanitaire. Vivian van de Perre, représentante adjointe du secrétaire général de l’ONU en RDC, a insisté sur le caractère sacré des lieux de culte, qui doivent rester des espaces de paix, non de violence.
Le gouvernement congolais, par la voix du porte-parole Patrick Muyaya, a fustigé cette attaque atroce, la qualifiant de crime abject contre des civils innocents. De son côté, l’armée congolaise (FARDC) a évoqué une attaque de représailles en réponse à la pression militaire exercée sur les ADF.
À l’international, plusieurs voix se sont élevées pour condamner cette tuerie. Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a exprimé sa profonde indignation et condamné fermement cette violence barbare.
Malgré l’opération conjointe lancée en 2021 par les armées congolaise et ougandaise, les ADF continuent de frapper, comme en témoigne cette attaque qui rappelle celle de février dernier à Mambasa, où 23 civils avaient été tués. Cette nouvelle tragédie expose les failles persistantes dans la protection des populations civiles et la sécurisation des zones sensibles.
Le massacre de Komanda met une fois de plus en lumière la vulnérabilité des civils face aux violences armées dans l’Est de la RDC. Il appelle à une remise en question des stratégies de sécurisation actuelles et à la mise en place d’une réponse plus intégrée, alliant actions militaires, justice, développement local et lutte contre l’impunité des groupes armés.
LA REDACTION
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