Dans un nouveau défi lancé au gouvernement congolais, le Mouvement du 23 Mars, a annoncé ce mercredi 5 février 2025, la nomination de Bahati Musanga Joseph au poste de gouverneur de la province du Nord-Kivu dont Goma est le chef-lieu.
Le Mouvement du 23 Mars (M23), un groupe rebelle opérant dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), a récemment intensifié ses actions en nommant un gouverneur à Goma, défiant ainsi ouvertement l’autorité du gouvernement central de Kinshasa.
Le M23, principalement composé de membres de la communauté tutsi congolaise, est actif depuis le début des années 2010 et accuse le gouvernement de marginalisation et de violations des accords de paix précédents. Malgré des accords de cessez-le-feu et des pourparlers de paix, le groupe reste une force déstabilisatrice dans la région du Kivu, riche en ressources naturelles mais minée par des conflits récurrents.
La nomination d’un gouverneur par le M23 à Goma marque une escalade significative. Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, est un centre stratégique près de la frontière avec le Rwanda. En prenant cette décision, le M23 montre sa capacité à contrôler des territoires clés et à administrer ces régions indépendamment du gouvernement central.
Kinshasa a fermement condamné cette nomination, la qualifiant de « provocation inacceptable » et d’atteinte à la souveraineté nationale. Le gouvernement congolais a réitéré son engagement à restaurer l’autorité de l’État dans toutes les provinces et a appelé à une mobilisation accrue des forces armées (FARDC) pour reprendre le contrôle des zones sous influence du M23.
La présence du M23 et son emprise croissante sur certaines zones du Nord-Kivu exacerbent les tensions régionales, notamment avec le Rwanda et l’Ouganda, accusés par Kinshasa de soutenir implicitement ou explicitement les rebelles, accusations que ces pays nient. Cette situation menace d’aggraver la crise humanitaire dans une région déjà lourdement affectée par les déplacements de population, la violence et l’insécurité alimentaire.
Les Nations Unies, l’Union africaine et d’autres partenaires internationaux ont exprimé leur préoccupation face à cette évolution et ont appelé au dialogue pour éviter une escalade du conflit. Des sanctions ciblées et une pression diplomatique accrue sont envisagées pour dissuader le M23 et ses soutiens présumés.
La nomination d’un gouverneur à Goma par le M23 constitue un défi majeur pour le gouvernement de la RDC et soulève des questions sur la stabilité à long terme de la région. Seule une approche intégrée, combinant des solutions militaires, diplomatiques et de développement, pourrait apporter une paix durable dans l’est du Congo.
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