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RDC : Le ministre de la Justice annonce des poursuites judiciaires contre Joseph Kabila et ses proches pour complicité présumée avec le M23

Dans un tournant majeur de la vie politique congolaise, le ministre d’État en charge de la Justice a publié ce jour un communiqué officiel annonçant l’ouverture de poursuites judiciaires à l’encontre de l’ancien président Joseph Kabila Kabange ainsi que plusieurs de ses proches collaborateurs, membres éminents du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD). Ces derniers sont accusés d’avoir participé activement ou indirectement à « l’agression contre la République démocratique du Congo orchestrée par le Rwanda à travers le mouvement terroriste M23/AFC ».

Selon le communiqué, les services judiciaires disposent désormais d’« éléments probants » démontrant l’implication de certains anciens dignitaires du régime Kabila dans la coordination ou le soutien logistique et politique à cette rébellion armée, qualifiée officiellement de groupe terroriste par les autorités congolaises. Le mouvement M23 (Mouvement du 23 Mars), réactivé ces dernières années dans l’est du pays, est accusé de multiples exactions, notamment des massacres, viols, pillages et déplacements massifs de populations dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Le ministre de la Justice a affirmé que « nul n’est au-dessus de la loi » et que l’action judiciaire, entamée dans le cadre d’un vaste effort de restauration de la souveraineté nationale, ne vise pas des individus en raison de leur appartenance politique, mais plutôt pour leur rôle présumé dans des actes de haute trahison et de collusion avec une puissance étrangère hostile.

Le PPRD, à travers son porte-parole, a immédiatement rejeté ces accusations, dénonçant une « manœuvre politicienne visant à museler l’opposition » et à détourner l’attention de la situation sécuritaire et économique du pays. Le parti a également annoncé qu’il mettrait en place une cellule juridique pour défendre ses membres visés par ces accusations.

De son côté, la société civile s’est largement félicitée de cette annonce. Plusieurs organisations de défense des droits humains réclamaient depuis longtemps que lumière soit faite sur les responsabilités internes dans la persistance des conflits armés dans l’est du pays.

Cette décision judiciaire intervient dans un contexte de forte tension régionale. Kinshasa accuse régulièrement Kigali de soutenir activement les rebelles du M23, une accusation que le Rwanda continue de nier. L’ouverture de poursuites contre Joseph Kabila, qui a dirigé le pays de 2001 à 2019, marque une étape inédite dans l’histoire récente de la RDC, où les anciens chefs d’État bénéficiaient jusqu’à présent d’une certaine immunité de fait.

Reste à voir comment cette affaire évoluera sur le plan judiciaire, mais également quel sera son impact sur la stabilité politique du pays, à l’approche d’éventuelles réformes institutionnelles et d’un nouveau dialogue national évoqué par certains cercles diplomatiques.

LA REDACTION

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