Les Guinéens ont massivement approuvé la nouvelle Constitution lors du référendum du 21 septembre, selon les résultats provisoires annoncés mardi soir par le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, Ibrahima Kalil Condé.
Le « oui » l’a emporté avec 89,38 % des voix, contre 10,62 % pour le « non ». Le taux de participation s’est élevé à 86,42 %, a précisé le ministre, saluant un scrutin qui se serait déroulé « dans un climat apaisé et fortement sécurisé ».
Ce référendum marque une étape décisive dans le processus de sortie de transition engagé depuis la prise du pouvoir par le général Mamadi Doumbouya en 2021. Officiellement, la nouvelle Constitution doit permettre un retour progressif à l’ordre constitutionnel. Mais elle ouvre également la possibilité pour le chef de la junte de se porter candidat à une future élection présidentielle, un scénario au cœur des débats politiques.
Le gouvernement a réaffirmé son engagement à garantir un processus électoral « transparent, crédible et conforme aux principes démocratiques de notre République ». Les résultats définitifs doivent encore être validés par la Cour suprême, à une date non précisée.
Si les autorités se félicitent de ce large plébiscite, l’opposition dénonce une « mascarade électorale ». Plusieurs leaders politiques, accusant les militaires de chercher à prolonger leur mainmise sur le pouvoir, avaient appelé au boycott du scrutin, jugeant les résultats « connus d’avance ».
Ce rejet souligne les tensions persistantes autour de la transition politique en Guinée, où la méfiance entre le pouvoir militaire et ses adversaires reste vive.
L’adoption de la nouvelle Constitution ouvre la voie à une recomposition institutionnelle et à la préparation d’échéances électorales dont le calendrier n’est pas encore fixé. Dans un pays marqué par une histoire politique mouvementée, l’avenir de la transition dépendra désormais de la capacité des autorités à convaincre qu’elles respectent leur promesse d’un retour à un ordre démocratique.
La Rédaction