Santé mondiale : le Tchad en tête de la lutte pour éradiquer le ver de Guinée
Actualités Nationale Santé

Santé mondiale : le Tchad en tête de la lutte pour éradiquer le ver de Guinée

Le Tchad vient d’inscrire une page majeure dans l’histoire de la santé publique mondiale. Lors de la 78 Assemblée mondiale de la Santé, qui s’est tenue à Genève sous l’égide de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le pays a obtenu l’adoption unanime d’une résolution capitale : « Accélérer l’éradication de la dracunculose (ver de Guinée) et renforcer la collaboration transfrontalière ».

Le texte, proposé et défendu par la délégation tchadienne, a reçu le soutien de l’ensemble des États membres, traduisant un consensus rare sur un enjeu sanitaire longtemps négligé : la dracunculose, une maladie parasitaire invalidante proche de l’éradication mais encore persistante dans certaines régions reculées d’Afrique.

Le ministre tchadien de la Santé publique, présent à Genève, a déclaré à cette occasion :« Cette résolution est le fruit d’un engagement national fort, mais aussi d’une volonté de solidarité régionale. Le ver de Guinée ne connaît pas de frontières. Nous devons unir nos efforts pour l’éliminer une bonne fois pour toutes. »

La dracunculose, également appelée maladie du ver de Guinée, est une affection parasitaire provoquée par Dracunculus medinensis, un ver filiforme qui émerge douloureusement de la peau de ses victimes. Transmise par l’ingestion d’eau contaminée, cette maladie est en net recul grâce à des décennies d’efforts de surveillance, d’éducation sanitaire et de distribution d’eau potable.

Néanmoins, selon les derniers rapports de l’OMS, quelques foyers subsistent encore, notamment dans certains villages du Tchad, du Soudan du Sud, du Mali et de l’Éthiopie. C’est dans ce contexte que l’action du Tchad prend tout son sens : en attirant l’attention mondiale sur les dernières poches de résistance de la maladie et en appelant à une mobilisation transfrontalière renforcée, le pays entend jouer un rôle de catalyseur pour l’éradication finale de cette affection.

La résolution met l’accent sur deux volets fondamentaux :

  • L’intensification des efforts pour interrompre la transmission de la dracunculose dans les zones encore touchées.
  • La promotion d’une collaboration transfrontalière renforcée, en particulier dans les zones à forte mobilité de populations, où le risque de résurgence reste élevé.

Cette stratégie s’appuie sur un engagement coordonné entre les États, les ONG, les institutions scientifiques et les communautés locales. Elle propose également un renforcement du partage des données épidémiologiques et des ressources logistiques pour une surveillance plus efficace.

En initiant cette résolution, le Tchad démontre sa capacité à jouer un rôle moteur sur la scène sanitaire internationale. Cette démarche proactive a été saluée par les représentants de l’OMS, qui ont qualifié le texte d’« étape décisive vers l’éradication d’une des dernières maladies parasitaires évitables au monde ».

La résolution adoptée s’inscrit aussi dans une dynamique plus large : celle de l’ambition des pays du Sud à ne plus seulement recevoir de l’aide, mais à construire, proposer et diriger des solutions mondiales dans le domaine de la santé.


Le Tchad a ainsi réussi à transformer un défi de santé publique national en une opportunité de mobilisation internationale. En obtenant l’unanimité des États membres de l’OMS autour de sa résolution, il a non seulement fait progresser la cause de l’éradication de la dracunculose, mais il a aussi affirmé son leadership dans la gouvernance mondiale de la santé.

LA REDACTION

    Laisser un commentaire

    • Rating