Santé publique : une série de manifestations d’hystérie collective dans les établissements scolaires
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Santé publique : une série de manifestations d’hystérie collective dans les établissements scolaires

Pendant cette période caniculaire [mars, avril et mai], les élèves sont souvent exposés à un phénomène surprenant : hystérie collective. Si ce comportement inhabituel n’a pas d’explication scientifique convaincante, les conjectures, parfois plus que loufoques, vont bon train au sein de la population.

Au Tchad, pendant la période de l’année où, le mercure monte jusqu’ à 45 o Celsiusà l’ombre, cette chaleur de plomb n’est pas sans conséquence sur le quotidien de la population. Le plus surprenant que l’on puisse dire, c’est la manifestation de la psychose collective dans les établissements scolaires. Les victimes, pour la plupart filles, entrent en transe tout en débitant des fadaises (ndlr : plaisanterie stupide).

Mercredi, le 21 mai dernier, alors qu’il faisait à peine 43 oC, trois (3) filles d’un établissement scolaire privé, situé à Walia dans le IXe arrondissement de la ville de N’Djaména, discutaient entre elles d’un sujet banal. « Soudain, l’une d’elles [Fatimé K.] s’écroule et tombe dans les pommes. Ses acolytes ne comprenant pas grand-chose, à ce qui arrive à leur amie, ont tenté de lui venir en secours, en aspergeant un peu d’eau elle. Contre toute attente, une autre fille s’écoule à son tour », explique, Farouk B, témoin de la scène.

L’administration informée, a contacté illico presto les parents respectifs qui sont venus dare-dare constater les faits. Heureusement, qu’il y a eu plus de peur que de mal. Elles avaient déjà commencé à recouvrer la lucidité. « Je suis étonné de ce qui est arrivé à ma fille. Elle n’a pas d’antécédent de santé, hormis les cas de paludismes et de dysménorrhée.  Cela ne l’a jamais mis dans cet état », a expliqué Marilyne T., la mère d’une des élèves. 

Ce qui s’est passé dans une école à Walia n’est pas un cas isolé. Il y a deux semaines environ, le même phénomène s’est produit à Toukra, toujours dans le IXe arrondissement. Mais à une nuance près, l’une des victimes est très affectée, informe l’un de ses parents. « Ma fille est revenue de l’école tout épuisée. Nous avons cru que c’est juste un petit malaise, qu’elle allait se remettre. Mais grande fut notre surprise qu’elle ait commencé à voir de problème de cécité », explique Félix P., un ingénieur en génie civil et de poursuivre que : « Des verres correcteurs lui ont été prescrits, cela a atténué, un tant soit peu, le problème de vision. Curieusement, un autre problème a surgi. Elle a un trouble de sommeil et dit aussi entendre les pas derrière elle lors de ses promenades la nuit ».

Pour pallier ces troubles comportementaux, les parents en collaboration avec l’église, ont organisé des veillées des prières. À court terme, le résultat ne semble pas encore être au rendez-vous. Les conjectures vont bon train sur les causes de cette mystérieuse attaque. Pour certains, c’est la colère des entités surnaturelles. « Sûrement, la construction de la digue dans le IXe arrondissement en a pour quelque chose. Les logis des [mauvais] esprits serait touché, ce qui les aurait mis en courroux », explique Paul F., un électricien bâtiment, avec sérénité. Il suggère de faire des sacrifices pour les forces surnaturelles en colère.  

Mariette D. une sage-femme, une fervente croyante abonde dans le même sens. Elle pense que le problème viendrait de la construction du troisième pont. Elle appelle aussi à la prière et sacrifice s’il le faut, « car le pire pourrait se produire », prévient-elle.

Y a-t-il une explication scientifique ?

La définition courante de l’hallucination précise qu’il s’agit d’une « perception pathologique de faits, d’objets qui n’existent pas, de sensations en l’absence de tout stimu­lus extérieur ». Le terme de « réaction de stress collectif est aujourd’hui préféré pour parler de phénomènes de ce genre. Il n’existe pas de traitement pour les psychoses de masse », informe une source médicale.

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