La dracunculose, plus connue sous le nom de maladie du ver de Guinée, figure parmi les maladies tropicales négligées (MTN) encore présentes dans certaines régions du globe. Cette pathologie parasitaire, longtemps ignorée par les grandes priorités de santé publique, est aujourd’hui en voie d’éradication, grâce à un engagement mondial renforcé.
La feuille de route 2021-2030 pour les maladies tropicales négligées, adoptée par l’Assemblée mondiale de la santé en novembre 2020, ambitionne d’éradiquer totalement la dracunculose, ainsi que le pian (ou « pinn ») d’ici à 2030. Ce défi mobilise de nombreux acteurs internationaux et nationaux autour d’un objectif commun : faire disparaître à jamais cette maladie qui touche encore des populations vulnérables.
Une rencontre internationale déterminante à N’Djamena
C’est dans ce contexte que s’est ouverte, le mardi 8 avril 2025, à l’hôtel Radisson Blu de N’Djamena, la 28e revue internationale des programmes nationaux d’éradication du ver de Guinée. Cette cérémonie de haut niveau a rassemblé des experts de santé publique, des responsables politiques et des partenaires techniques et financiers.
Parmi les personnalités présentes figuraient notamment :
- Malachie Mahouda, ministre de la Santé publique du Cameroun,
- Dr Abdelmadjid Abderahim, ministre de la Santé publique et de la Prévention du Tchad,
- Parye Alexandre, directrice générale du Centre Carter, organisation engagée depuis des décennies dans la lutte contre la dracunculose.
Les travaux ont été officiellement ouverts par le Premier ministre tchadien, ambassadeur Allah Maye Halina, marquant l’engagement fort des plus hautes autorités du pays dans cette lutte sanitaire.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) joue un rôle clé dans l’appui aux États membres à travers un renforcement ciblé de la surveillance épidémiologique et de la riposte rapide en cas d’alerte. Ce soutien se manifeste également par des interventions transfrontalières et un accompagnement dans les camps de réfugiés, où les risques de transmission sont accrus.
En partenariat avec le Centre Carter et d’autres organismes internationaux, l’OMS fournit une assistance technique, logistique et financière pour permettre une détection rapide des cas et une interruption définitive de la transmission du parasite.
Pour l’année en cours, l’accent est mis sur le renforcement des dispositifs de surveillance. Il s’agira notamment de :
- Mettre en place des équipes spécialisées dédiées à la recherche active des cas,
- Intégrer la surveillance de la dracunculose dans les campagnes sanitaires de masse,
- Assurer une couverture territoriale complète, y compris dans les zones reculées et difficiles d’accès.
Ce renforcement est crucial pour faciliter le processus de certification de l’arrêt de la transmission du ver de Guinée, étape indispensable vers l’éradication totale.
Grâce à l’engagement des gouvernements, des partenaires techniques et financiers et des communautés locales, la dracunculose pourrait devenir la deuxième maladie humaine éradiquée de l’histoire, après la variole. Mais cette victoire ne pourra être obtenue sans une vigilance constante, un financement adéquat et une collaboration étroite à tous les niveaux.
La tenue de cette 28e revue internationale marque un tournant stratégique et symbolique dans la course contre ce fléau millénaire. La ligne d’arrivée est proche : l’éradication du ver de Guinée n’est plus un rêve, mais un objectif réalisable d’ici à 2030.
LA REDACTION
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