Dans le tout dernier classement 2025 des puissances militaires mondiales publié par le site de référence Global Fire Power, le Tchad se distingue en tant que première puissance militaire de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC). Une reconnaissance qui met en lumière la stature stratégique et l’importance croissante des forces armées tchadiennes dans une région marquée par des défis sécuritaires persistants.
Alors que les pays membres de la CEMAC à savoir le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad, affichent globalement des positions modestes dans le classement continental, le Tchad tire son épingle du jeu grâce à une armée réputée pour sa combativité, sa mobilité et son expérience sur les terrains difficiles du Sahel et du bassin du lac Tchad.
Selon Global Fire Power, qui évalue chaque pays à partir de plusieurs indicateurs clés (effectifs militaires, équipement, budget de la défense, logistique, géographie stratégique, etc.), le Tchad dispose d’une capacité opérationnelle qui dépasse celle de ses voisins, malgré des moyens économiques relativement limités.
Le Tchad bénéficie d’une expérience militaire consolidée par des décennies de lutte contre les groupes armés et terroristes dans la région. Ses troupes, en particulier les forces spéciales et l’armée de terre, sont régulièrement engagées dans des opérations multilatérales, notamment aux côtés du G5 Sahel, ou dans des coalitions internationales comme la force Barkhane, avant son retrait progressif de la région.
Parmi les points forts de l’armée tchadienne :
- Une forte capacité de déploiement rapide, même dans des zones reculées.
- Un commandement structuré et expérimenté, ayant forgé ses compétences dans des contextes de guerre asymétrique.
- Une coopération militaire renforcée avec plusieurs puissances étrangères, notamment la France et les États-Unis.
- Un moral élevé et une réputation d’endurance au combat, notamment dans des environnements désertiques.
Sur le plan militaire, le Tchad devance notamment :
- Le Cameroun, qui dispose d’une armée bien équipée et en constante modernisation, mais souvent mobilisée sur plusieurs fronts internes (séparatisme anglophone, Boko Haram).
- Le Gabon et la Guinée équatoriale, qui affichent des armées bien dotées matériellement mais peu expérimentées sur le terrain.
- Le Congo et la République centrafricaine, dont les forces restent confrontées à des contraintes budgétaires et logistiques, voire à des conflits internes.
Être la première puissance militaire de la CEMAC confère au Tchad une responsabilité particulière dans la stabilisation régionale. N’Djamena joue déjà un rôle clé dans la médiation des crises frontalières et dans la lutte contre les groupes djihadistes. Le pays pourrait, dans les années à venir, consolider sa position en misant sur :
- Une modernisation accrue de ses équipements.
- Une formation renforcée des troupes, notamment dans les technologies de guerre moderne.
- Une intégration plus poussée dans les structures sécuritaires régionales, voire la création de coalitions permanentes au sein de la CEMAC.
Le classement 2025 de Global Fire Power confirme une réalité bien connue sur le terrain : le Tchad est aujourd’hui la puissance militaire de référence en Afrique centrale francophone. Dans un contexte marqué par l’instabilité et les menaces transfrontalières, cette position de force constitue à la fois un atout stratégique et une exigence de leadership responsable pour garantir la sécurité et la stabilité de la sous-région.
LA REDACTION