Le ministère sénégalais de l’intérieur a annoncé, vendredi 26 septembre, l’émission d’un mandat d’arrêt international contre le journaliste Madiambal Diagne, patron du groupe de presse Avenir Communication, éditeur du Quotidien. Figure critique du pouvoir, il est visé par une enquête sur de présumées transactions financières suspectes.
Selon le communiqué officiel, M. Diagne faisait l’objet d’une interdiction de sortie du territoire et d’un avis de recherche. Pourtant, il a quitté le Sénégal « dans des circonstances non encore élucidées », suscitant de vives interrogations dans l’opinion publique. Les chefs de la Division des investigations criminelles et du commissariat spécial de l’aéroport de Dakar ont été relevés de leurs fonctions « à titre conservatoire ».
Le journaliste avait été convoqué par la Division d’Investigation Criminelle dans le cadre d’une enquête ouverte après qu’un rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières, un organe du ministère des finances, a cité son nom. Resté introuvable depuis sa convocation, il a finalement pris la parole depuis l’étranger.
Dans une publication diffusée jeudi sur le réseau X, M. Diagne a affirmé se trouver en France depuis le 24 septembre :
« Suis arrivé en France depuis ce 24/9/2025. J’ai quitté le Sénégal le soir même de l’opposition par la police à mon départ pour la France. Je reviendrai dans quelques jours pour faire face à mes responsabilités », a-t-il écrit.
Le lendemain, après l’annonce officielle du mandat d’arrêt international, il a réagi de nouveau :
« Je prends note de l’annonce d’un mandat d’arrêt international émis contre moi. Je rappelle que c’est moi-même qui ai informé de ma présence en France et de mon prochain retour au Sénégal. Avant l’exécution d’un tel mandat, je me présenterai à la justice de mon pays. »
Cette affaire met en lumière les tensions persistantes entre certains médias et le pouvoir sénégalais. Elle soulève également des questions sur les défaillances des contrôles frontaliers, alors que les autorités tentent désormais de rapatrier le journaliste pour qu’il réponde aux enquêteurs.
La Rédaction
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