Pour subvenir dignement à leurs besoins et à ceux de leur famille, de nombreux jeunes tchadiens choisissent de travailler dans les carrières de sable et de gravier. Contrairement à ceux qui optent pour la facilité ou le vol, ces jeunes préfèrent la dureté du travail manuel pour gagner leur vie honnêtement.
Chaque matin, munis de leurs pelles, ces travailleurs se dirigent vers le fleuve Chari ou d’autres sites de carrières. Leur journée commence tôt, souvent avant la levée du soleil, et leur tâche principale est d’extraire du sable, du gravier et du remblai, puis de les charger dans des camions-bennes.
Le prix d’un chargement de sable ou de gravier varie entre 10.000 et 15.000 Fcfa. Un camion-benne nécessite l’intervention de 10 à 15 chargeurs, chacun étant payé entre 1 000 et 1 500 Fcfa par chargement. À la fin de chaque journée, un chargeur peut ainsi rentrer chez lui avec une somme d’au moins 10.000 Fcfa voire plus en fonction de son endurance et du nombre de chargements effectués. « Parfois, je fais six tours par jour et je ne rentre jamais avec moins de 10.000 Fcfa », confie un chargeur.
Malgré la pénibilité de cette activité, marquée par la fatigue, les douleurs musculaires, les ampoules et parfois des blessures, ces jeunes travailleurs trouvent une forme de libération dans leur travail. Ils sont fiers de pouvoir subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles grâce à leur propre effort. Le travail dans les carrières leur permet de se sentir dignes et autonomes, même si la société ne valorise pas toujours leur métier.
Jeconias, l’un des chargeurs, souligne que l’extraction et le chargement du sable, bien que physiquement exigeants et peu valorisés, sont aussi importants que n’importe quel travail de bureau. « C’est grâce à ce travail que je peux répondre à mes besoins et me nourrir », déclare-t-il, illustrant ainsi la fierté qu’il tire de son travail quotidien.
La réalité des carrières de sable à N’Djamena est un exemple frappant de la résilience et de la détermination des jeunes face à des conditions économiques difficiles, souvent marquées par le chômage. Ces jeunes préfèrent la dignité d’un travail difficile mais honnête à l’attrait d’une vie de facilité et de délinquance. Leur choix illustre une volonté profonde de se forger un avenir meilleur à force de travail acharné.
Bang-Abalao Bang-né
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