Histoires Société et culture

Société :  Ils tiennent le coup malgré eux

Alors que certains ouvriers et tacherons travaillent dans les chantiers, d’autres prennent position aux alentours de la grande Mosquée Roi Fayçal, dans l’espoir de trouver un boulot pour leur permettre de joindre les deux bouts.

Dès 7h du matin, des dizaines des ouvriers et autres tacherons parcourent des kilomètres à pied tenant en main un sac contenant de matériels de travail. Une fois en ville, ces derniers s’installent aux abords du goudron du marché central de N’Djamena et de l’hôpital Roi Fayçal, situés dans le 3ème arrondissement de la ville de N’Djamena, à la recherche d’un travail.

Ces hommes s’assoient à même le sol et attendent patiemment celui ou celle qui viendra vers eux pour solliciter leur main d’œuvre. Chacun d’entre eux reste vigilant pour apercevoir de loin, un potentiel ‘’employeur’’. Si dans l’imaginaire populaire, cette façon de se prendre est très pénible, pour les habitués, cela constitue un gagne-pain. Car, cela leur permet de subvenir à leurs propres besoins et à ceux de leurs familles. Pour certains, c’est par manque d’un emploi permanent garantissant leur indépendance financière qu’ils sont contraints de chercher du travail par cette voie. Puisque, renseignent ces derniers, il n’y a pas de garantie à travailler dans les chantiers. « Car ça finit toujours mal entre les ingénieurs les chefs de chantiers et les ouvriers », lache d’un ton sec M. Balga Amos, un peintre, rencontré devant le marché central de la ville de N’Djamena.

Pour lui, il est préférable de travailler à la tâche pour gagner sa vie que de travailler dans un chantier. « Je préfère venir tous les jours ici chercher un emploi pour m’occuper de ma famille même si je ne gagne pas beaucoup, parce que souvent, dans les chantiers, il y a toujours des problèmes entre moi et les ingénieurs et les chefs de chantier sur ma rémunération, donc je préfère travailler librement et cela me permet aussi de gérer mon temps », se défend-il.

Cependant, cet avis n’est pas partagé par Djimadoum Raphael, un carreleur devenu aujourd’hui chef de d’équipe. Pour lui, travailler dans les chantiers permet à l’ouvrier de gravir les échelons et devenir un chef dans un chantier un jour. « Je suis à l’aise quand je travaille dans un chantier même si c’est un petit contrat, je gagne parce que ça me permet d’élargir mon réseau et de gagner plus de contrats dans le futur. D’ailleurs, c’est ce qui m’a permis d’être à la tête d’une équipe aujourd’hui, mais rester au bord du goudron pour chercher un travail te maintien toujours dans un niveau d’infériorité », affirme-t-il.   

En tout état de cause le professionnalisme doit primer sur le gain facile et rapide. Ces ouvriers doivent faire preuve de leur savoir en faisant un bon travail pour gagner la confiance de leur employeur et espérer plus dans l’avenir.

Ngarwain Deurlem Prosper

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