Société : Les femmes techniciennes de surface, courage et resilience au quotidien
Actualités Faits divers Nationale Société

Société : Les femmes techniciennes de surface, courage et resilience au quotidien

Dans les rues poussiéreuses du Tchad, au lever du jour, un groupe de femmes prend le chemin de l’effort quotidien avec une détermination silencieuse mais inébranlable. Mères, veuves, souvent seules pour élever leurs enfants, elles affrontent quotidiennement des conditions de travail particulièrement ardues, qu’il s’agisse de la fraîcheur piquante de janvier ou des chaleurs écrasantes de mars. Entre honneur et mépris, ces femmes sont elles des oubliées de la république qui ne méritent point le respect ?

En majorité recrutées par la mairie centrale, ces techniciennes de surface, ne se contentent pas de chercher à joindre les deux bouts. Leur engagement va bien au-delà du simple devoir citoyen. Elles s’occupent de la propreté de la ville, balayent les rues, enlèvent les sables et débris qui encombrent les voies publiques, redonnant ainsi à ces dernières un semblant de respectabilité.

Le Tchad, qui aspire à se placer parmi les nations qui comptent en Afrique, n’atteindra cet objectif que par un investissement non seulement dans des infrastructures modernes mais aussi dans le soin quotidien de ces structures. Ce travail de maintien, souvent invisible, est essentiel pour garantir la propreté et l’ordre dans les villes. Mais ce rôle essentiel, que jouent ces femmes, reste largement ignoré, et pire encore, il est trop souvent méprisé.

En dépit de leurs efforts constants, elles sont victimes d’une hostilité rare de la part des usagers de la route. Leurs journées sont souvent marquées par des insultes, des humiliations, des mots dégradants qui viennent briser un peu plus leur dignité déjà mise à mal par la dureté de leur quotidien. Elles sont parfois réduites à des stéréotypes de « basse classe », de « femmes sans statut », des expressions qui ne font qu’amplifier le manque de reconnaissance dont elles sont victimes. Pire encore, certains n’hésitent pas à détruire leurs outils de travail, transformant leur mission d’utilité publique en un champ de bataille sans fin.

Nonobstant, il est pourtant essentiel de se rappeler que ces femmes ne sont pas seulement des mères, des veuves ou des techniciennes isolées. Mais, elles sont des humaines avant tout. Elles sont nos mères, nos sœurs, nos épouses potentielles. C’est pourquoi, il est crucial de comprendre qu’aucune femme ne mérite d’être dévalorisée, quel que soit son statut social, son niveau d’éducation ou son origine ethnique. La dignité humaine ne dépend pas de l’apparence ou des titres sociaux, mais de la reconnaissance du travail qu’un individu, homme ou femme, accomplit avec courage et détermination. Elles ont choisi la dignité, le travail honnête, loin des chemins de la mendicité, de la prostitution ou de l’exploitation. Elles ont choisi de donner l’exemple, de faire face à l’adversité avec un sourire, même quand la réalité semble leur donner raison de désespérer.

A cet effet, en tant qu’usagers des routes et citoyens de ce pays, nous avons tous un rôle à jouer. Notre responsabilité n’est pas seulement de prendre en compte la propreté des rues mais aussi d’accepter que, sans le travail de ces femmes, nos vies seraient bien moins faciles et plus inconfortables. Nous devons reconnaître leur engagement et, si nous ne pouvons pas les soutenir directement, nous devons au moins leur offrir des mots de respect et d’encouragement. Le silence et l’indifférence face à leurs souffrances ne feront que renforcer le mépris à laquelle elles font face.

Nous devons agir, en aidant à préserver leur dignité, en facilitant leurs tâches au lieu de les entraver. Laissez-nous nous rappeler qu’un geste simple, un mot d’encouragement, peut transformer leur journée et leur offrir une raison de croire en un avenir plus juste. Un seul acte de respect envers elles peut ouvrir la voie à une société plus équitable, où chaque femme, peu importe sa condition sociale, trouve une place de respect et de reconnaissance.

Djéngomdé Ghislain

    Laisser un commentaire

    • Rating