À l’occasion du sommet « NOUVEAU SUD, ANCIEN MONDE », dédié à la crise du multilatéralisme, les dirigeants du monde se sont réunis pour débattre des tensions croissantes qui minent les organisations internationales et régionales. Le Sénateur Pahimi Padacké Albert, a marqué les esprits par une intervention poignante, interrogeant les fondements de cette crise et l’avenir des valeurs démocratiques dans un monde en mutation.
Le multilatéralisme, conçu comme un outil de coopération entre États pour garantir la paix, le développement et le respect des droits fondamentaux, fait face à des défis majeurs. Le désengagement de certaines puissances, la montée du nationalisme et la remise en cause de l’universalité des droits humains fragilisent les institutions internationales. Dans ce contexte, Pahimi Padacké Albert a posé une question fondamentale : les organisations internationales et régionales doivent-elles renoncer à défendre les valeurs démocratiques et des droits humains pour ménager leurs membres récalcitrants et ainsi assurer leur propre survie ?
L’ancien chef de gouvernement tchadien a insisté sur l’importance de concilier souveraineté nationale et respect des principes fondamentaux. « La souveraineté africaine est une nécessité, mais elle ne doit pas rimer avec la négation du droit, des droits et des libertés », a-t-il déclaré devant un auditoire attentif. Son message s’adresse particulièrement aux institutions africaines et internationales, souvent confrontées à des choix difficiles entre la défense de la démocratie et la nécessité d’inclure des régimes aux pratiques autoritaires dans leurs rangs.
Dans de nombreux États, le principe de non-ingérence est brandi comme un bouclier contre toute critique des dérives autoritaires. Or, selon Pahimi Padacké Albert, cette approche risque d’affaiblir davantage les organisations multilatérales. Il a plaidé pour un engagement renouvelé en faveur de valeurs universelles, qui ne devraient pas être sacrifiées sur l’autel du pragmatisme diplomatique.
Face à cette impasse, plusieurs propositions ont émergé au cours du sommet. Certains experts prônent une réforme en profondeur des instances internationales afin de les rendre plus inclusives et mieux adaptées aux réalités contemporaines. D’autres suggèrent une approche plus différenciée, permettant à chaque région de définir ses propres standards démocratiques, sans pour autant renier les droits fondamentaux.
Pahimi Padacké Albert a conclu son intervention en appelant à une responsabilité collective : les États, les organisations régionales et internationales doivent trouver un équilibre entre souveraineté et promotion des droits humains, sous peine de voir le multilatéralisme s’effondrer sous le poids de ses contradictions.
Ce sommet de Bruxelles marque une étape importante dans la réflexion sur l’avenir du multilatéralisme. Les échanges ont mis en lumière l’urgence d’une redéfinition des rôles et des missions des organisations internationales pour répondre aux défis du XXIe siècle. Reste à savoir si les États seront prêts à faire évoluer leurs pratiques pour préserver l’essence même de la coopération internationale.
LA REDACTION
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