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Soudan du Sud : le vice-président Riek Machar inculpé pour crimes contre l’humanité

Le ministère de la Justice du Soudan du Sud a annoncé, ce jeudi 11 septembre, l’inculpation du vice-président Riek Machar pour « meurtre », « terrorisme », « trahison » et « crimes contre l’humanité ». L’annonce marque une nouvelle escalade dans la crise politique et sécuritaire qui secoue le pays depuis plusieurs années.

Selon le communiqué officiel, M. Machar est accusé d’avoir coordonné, avec sept coaccusés, une attaque menée en mars dernier contre une base militaire située dans le nord du pays. Cette opération aurait entraîné la mort de plus de 250 soldats gouvernementaux, un bilan qualifié de « massacre » par les autorités de Djouba.

Les autorités Sud-Soudanaises affirment disposer de preuves reliant directement le vice-président à la planification et au financement de cette attaque. « Ces crimes ne peuvent rester impunis », souligne le ministère de la Justice, qui insiste sur le caractère prémédité de l’opération.

Cette inculpation intervient dans un climat de tensions persistantes entre le président Salva Kiir et son rival historique, Riek Machar. Tous deux liés par un accord fragile de partage du pouvoir signé en 2018, ils peinent à stabiliser un pays meurtri par une guerre civile ayant fait près de 400 000 morts depuis 2013.

Des observateurs internationaux craignent que ces poursuites ne viennent raviver les divisions ethniques et politiques, mettant en péril les efforts de réconciliation et la mise en œuvre de l’accord de paix.

Le ministère de la Justice n’a pas précisé si Riek Machar serait appelé à comparaître devant une juridiction spéciale ou si le dossier serait directement porté devant la Haute Cour du Soudan du Sud. Ses partisans dénoncent déjà une « manœuvre politique » destinée à écarter un rival encombrant.

La communauté internationale, qui soutient la transition Sud-Soudanaise, n’a pour l’instant pas réagi officiellement. Mais plusieurs diplomates en poste à Djouba s’inquiètent d’un risque de reprise des hostilités dans un pays déjà fragilisé par la pauvreté, l’instabilité et les crises humanitaires récurrentes.

La Rédaction

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