Soudan : La Russie a opposé son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un arrêt immédiat des hostilités au Soudan et à la protection des civils.
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Soudan : La Russie a opposé son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un arrêt immédiat des hostilités au Soudan et à la protection des civils.

La Russie a empêché, le Conseil de sécurité de l’ONU d’appeler à un cessez-le-feu et à la protection des civils au Soudan. 

Ce lundi 18 novembre 2024, la Russie a empêché, le Conseil de sécurité de l’ONU d’appeler à un cessez-le-feu et à la protection des civils au Soudan. Le projet de résolution, appelait les parties à cesser immédiatement les hostilités et à s’engager de bonne foi dans un dialogue pour permettre des étapes vers une désescalade, dans le but de se mettre d’accord de façon urgente sur un cessez-le-feu national.

Le texte préparé par le Royaume-Uni et la Sierra Leone a recueilli 14 voix pour, et un contre : celle de la Russie.

« Un pays a empêché le Conseil de parler d’une seule voix. Un pays est l’ennemi de la paix. Ce veto russe est une honte, la Russie montre une nouvelle fois au monde quel est son vrai visage », a fustigé le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy, qui présidait la réunion.

Le Soudan est ravagé depuis avril 2023 par une guerre qui oppose l’armée régulière du général Abdel Fattah al-Burhane, arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2021, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) dirigés par son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdene Daglo.

Le conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts et déplacé plus de 11 millions de personnes, dont 3,1 millions à l’extérieur du pays, selon l’ONU.

Et le pays connaît ces dernières semaines une nouvelle flambée de violences, chacun des deux camps semblant persuadés de pouvoir l’emporter sur le champ de bataille, a déploré il y a quelques jours la sous-secrétaire générale de l’ONU pour les Affaires politiques, Rosemary DiCarlo.

Les civils en paient le prix fort, avec environ 26 millions de personnes confrontées à une insécurité alimentaire sévère, la famine qui menace, et des accusations de violences sexuelles généralisées.

Dans ce contexte, le projet de résolution appelait les deux parties à « respecter les engagements » pris en 2023 pour protéger les civils, à ne pas utiliser les violences sexuelles comme « tactique de guerre », et à permettre un accès « rapide, sûr et sans entrave » à l’aide humanitaire.

Ces derniers jours, plusieurs diplomates avaient indiqué compter sur une abstention de la Russie, mais certains notaient un changement d’attitude de Moscou sur ce dossier.

Pendant les négociations du texte, « la Russie a fait beaucoup de commentaires », a noté un diplomate, estimant qu’elle se montrait de plus en plus clairement alignée avec le camp du général Burhane.

Sans nommer personne, le projet de texte appelait les États membres à s’abstenir d’ingérences extérieures qui alimentent le conflit, et réclamait le respect de l’embargo sur les armes vers le Darfour.

Le Soudan accuse régulièrement les Émirats arabes unis de soutenir les FSR, notamment en leur livrant des armes. Des accusations rejetées par Abou Dhabi et les FSR.

Lors des précédents votes du Conseil concernant la guerre au Soudan, la Russie s’était abstenue.

En mars, la résolution du Conseil appelant à un cessez-le-feu immédiat pendant le mois du ramadan n’avait pas été suivie d’effet.

En juillet, le Conseil avait exigé la fin du siège d’el-Facher par les FSR et la fin des combats autour de cette grande ville du Darfour, où sont piégés des centaines de milliers de civils. Toujours en vain.

AFP

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