Un nouvel épisode dramatique s’est produit dans le conflit sanglant qui oppose l’armée soudanaise aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) depuis avril 2023. Ce mercredi, la télévision d’État soudanaise et une source militaire ont rapporté que l’armée de l’air soudanaise a bombardé et détruit un avion émirati en phase d’atterrissage à l’aéroport de Nyala, capitale du Darfour-Sud.
L’appareil visé convoyait, selon les autorités militaires, un contingent de mercenaires colombiens venus prêter main-forte aux FSR. Le bilan de la frappe est lourd : quarante combattants étrangers auraient été tués dans l’attaque.
L’aéroport de Nyala, sous contrôle des FSR depuis plusieurs mois, est devenu un point névralgique du conflit. Ce n’est pas la première fois que les forces armées soudanaises le ciblent. « L’appareil a été bombardé et complètement détruit dès son atterrissage », a précisé une source militaire sous couvert d’anonymat.
Les autorités soudanaises accusent les Émirats arabes unis de soutenir militairement les FSR en leur fournissant armes, munitions, et renforts humains, souvent via des sociétés de sécurité privées. Cette frappe témoigne de l’intensification de la guerre dans l’ouest du pays et de l’internationalisation croissante du conflit.
La présence de mercenaires étrangers, en particulier latino-américains, n’est pas nouvelle dans les conflits impliquant les monarchies du Golfe. Cependant, la confirmation de la mort de 40 mercenaires colombiens marque un tournant dans la guerre au Soudan. Si l’implication de ces combattants était jusqu’ici soupçonnée, cet incident fournit des preuves tangibles de leur engagement aux côtés des FSR.
Depuis le début des hostilités en avril 2023, le Soudan est plongé dans une guerre civile dévastatrice. Le pays est désormais divisé entre les zones tenues par l’armée régulière, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan, et celles contrôlées par les FSR de Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti ». Le Darfour, déjà marqué par les violences des années 2000, est redevenu l’un des théâtres les plus violents du conflit.
Les populations civiles sont les premières victimes de cette guerre, qui a déjà causé des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés internes. L’implication croissante d’acteurs étrangers, comme les Émirats arabes unis, fait craindre un enlisement durable et une régionalisation du conflit.
La destruction de l’avion émirati et la mort de dizaines de mercenaires étrangers devraient susciter une réponse internationale. Des ONG et des diplomates appellent déjà à une enquête indépendante sur l’incident et sur l’implication d’acteurs étrangers dans la guerre soudanaise.
Pendant ce temps, le peuple soudanais continue de subir les conséquences d’une guerre qui, loin de faiblir, semble prendre une ampleur inédite.
LA REDACTION