Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a fermement condamné l’attaque meurtrière menée par un groupe paramilitaire contre un village soudanais, ayant causé « plus de 100 morts ». Cette attaque intervient dans un contexte de guerre sanglante opposant l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) depuis plus d’un an.
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a précisé jeudi que l’attaque avait eu lieu dans le village de Wad Al-Noura, situé dans l’État d’Al-Jazira, et que les FSR avaient utilisé de l’artillerie lourde à deux reprises, causant de nombreuses victimes. Selon des militants prodémocratie, l’assaut a fait plus de 100 morts et des centaines de blessés.
Depuis avril 2023, le Soudan est ravagé par un conflit entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les FSR, sous le commandement de l’ancien adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo. Antonio Guterres a exprimé sa profonde inquiétude face aux souffrances immenses de la population soudanaise en raison de la poursuite des hostilités. Il a réitéré son appel à un cessez-le-feu et à un engagement en faveur d’une paix durable.
La coordinatrice humanitaire de l’ONU au Soudan, Clémentine Nkweta-Salami, s’est dite « choquée par les informations faisant état d’attaques violentes et d’un grand nombre de victimes » dans le village de Wad Al-Noura. Catherine Russell, directrice de l’Unicef, a également exprimé son horreur, indiquant que l’attaque avait tué au moins 35 enfants et blessé plus de 20 autres.
Le comité de résistance de Madani, un réseau d’entraide entre habitants, a rapporté un bilan de « plus de 104 morts » et de « centaines de blessés », basé sur une communication préliminaire avec les habitants du village. Des images diffusées sur les réseaux sociaux par les militants montrent des rangées de linceuls blancs, et le comité affirme que les paramilitaires ont envahi le village, provoquant la fuite de nombreux habitants.
Malgré les appels à l’aide des villageois de Wad al-Noura, l’armée soudanaise n’est pas intervenue. Les combats continuent quotidiennement à travers le pays, y compris dans la capitale Khartoum, entre l’armée et les FSR.
Des militants prodémocratie ont signalé vendredi qu’environ 40 personnes avaient été tuées lors de « violents tirs d’artillerie » menés par des paramilitaires sur des quartiers d’Omdourman, ville jumelle de la capitale. Le comité de résistance de Karari a imputé ces frappes aux FSR et indiqué qu’il y avait plus de 50 blessés, certains grièvement.
En un peu plus d’un an, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts, certaines estimations atteignant « 150 000 » victimes, selon l’émissaire américain pour le Soudan, Tom Perriello.
(Source : France 24)
K.M Ketura
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