Dans un communiqué officiel publié ce lundi 14 juillet 2025, le parti d’opposition tchadien Les Transformateurs a dénoncé une entrave grave à la liberté de circulation de l’un de ses hauts responsables. Le Dr Ndolembai Sadé Njesada, vice-président du parti, a été empêché d’embarquer à l’aéroport international Hassan Djamous alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol Turkish Airlines à destination d’Istanbul. Son passeport a été confisqué sans qu’aucune justification légale ne lui soit fournie sur le moment, selon les termes du communiqué.
Dans sa déclaration, Les Transformateurs condamnent ce qu’ils qualifient de harcèlement politique ciblé à l’encontre de leurs dirigeants. Le parti affirme que le Dr Njesada s’apprêtait à participer à une rencontre de travail à Istanbul dans le cadre de ses activités diplomatiques et politiques. Aucun mandat judiciaire ni restriction administrative connue ne l’empêchait, selon eux, de voyager.
« C’est une violation flagrante de ses droits fondamentaux », peut-on lire dans le communiqué, qui exige la restitution immédiate de son passeport et la fin des mesures d’intimidation contre ses membres.
Cet incident survient dans un climat politique particulièrement tendu au Tchad, marqué par une méfiance croissante entre le pouvoir en place et les partis de l’opposition. Le parti Les Transformateurs, dirigé par Succès Masra ancien Premier ministre détenu à la coordination de la Police Judicaire depuis le 16 mai dernier et figure montante de l’opposition, a souvent été la cible de mesures restrictives, d’arrestations et de pressions administratives depuis sa création.
La formation politique multiplie les dénonciations d’atteintes aux libertés civiles, notamment à l’encontre de ses cadres, accusant les autorités de vouloir museler toute voix dissidente.
Pour l’heure, aucune déclaration officielle n’a été faite par les services de sécurité ni par les autorités de l’aviation civile tchadienne au sujet de cette confiscation de passeport. L’incident soulève de nombreuses interrogations quant au respect des droits garantis par la Constitution tchadienne, notamment la liberté de circulation et la protection des documents personnels.
Les Transformateurs ont indiqué dans leur communiqué qu’ils saisiront les instances régionales et internationales afin de dénoncer cette violation des droits humains. Ils appellent également la communauté internationale, en particulier les partenaires du Tchad, à observer de plus près la situation des libertés publiques dans le pays.
Le vice-président des Transformateurs, selon le parti, demeure à N’Djamena et reste sous surveillance non officielle, dans l’attente d’une issue à ce qu’il considère comme une retenue abusive et injustifiée.
LA REDACTION