Dans le cadre du projet « Briser les Barrières d’accès à l’Éducation des Filles », l’organisation AfriYAN, en partenariat avec les agences onusiennes UNFPA, UNICEF et PAM, a lancé ce mercredi une formation dédiée aux Ambassadeurs de l’Éducation à la Vie et à la Santé de la Reproduction (EVSR). La cérémonie s’est tenue à Bagasola, dans la province du Lac, sous la présidence de l’Inspecteur Départemental de l’Éducation Nationale et de la Promotion Civique de Kaya, M. Adam Brahim Youssouf, en présence de représentants des agences partenaires, d’enseignants et d’élèves.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte préoccupant. En effet, selon les données du MENPC (2021/2022), le taux de réussite au primaire dans le pays est de 47,8 %, contre 21,4 % au secondaire inférieur. Des chiffres bien en deçà des moyennes régionales de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, qui sont respectivement de 59 % et 33,7 %. Ces écarts sont encore plus marqués entre les genres : 14,8 % de réussite pour les filles contre 28,6 % pour les garçons au niveau secondaire.
Dans son discours d’ouverture, M. Youssouf a rappelé que ces chiffres reflètent les multiples barrières auxquelles font face les jeunes filles dans l’accès à l’éducation, notamment les grossesses précoces, la désinformation sur la sexualité, et l’absence d’éducation sexuelle adaptée au sein des familles et du système scolaire. « La sexualité ne peut en aucun cas demeurer un tabou en ce 21ᵉ siècle », a-t-il insisté, invitant les familles à devenir des espaces de dialogue ouverts et d’éducation responsable.
La formation vise à renforcer les capacités de 150 élèves ambassadeurs EVSR dans les localités de Bagasola, Nguelia et Dar el Salam. Ceux-ci seront outillés pour sensibiliser leurs pairs sur les thématiques liées à la santé sexuelle et reproductive, à la prévention des violences basées sur le genre (VBG) en milieu scolaire, et à la communication interpersonnelle efficace. Ce projet ambitionne également de réduire les taux d’abandon scolaire chez les filles, en apportant des réponses concrètes à leurs besoins spécifiques en matière de santé.
Mme Rémadji Djimtourdé Liliane, point focal de l’UNFPA à Bagasola, a souligné l’importance de cette approche participative et inclusive. Elle a exprimé sa conviction que ces ambassadeurs deviendront des relais essentiels, non seulement au sein de leurs établissements scolaires, mais également dans leurs communautés.
Au-delà de la formation, cette initiative symbolise une volonté collective de donner une voix et un pouvoir d’action aux jeunes, tout en œuvrant pour une société plus équitable et informée.
AfriYAN, avec le soutien du gouvernement canadien, s’engage ainsi à briser le silence, lutter contre les tabous et permettre aux filles d’accéder à une éducation de qualité, sans entrave.
LA REDACTION