La radio privée Dja FM alerte l’opinion nationale et internationale sur ce qu’elle qualifie de tentative d’intimidation et de musellement de la presse après avoir été citée à comparaître par la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH).
Selon le communiqué rendu public par le Coordinateur par intérim Allamine Bineye Abakar, la CNDH accuse Dja FM d’avoir diffusé une « information erronée » portant atteinte à son image. Pourtant, Dja FM soutient que les faits rapportés sont avérés et étayés par des témoignages directs.
Le 3 août dernier, lors de son édition dominicale, Dja FM a rapporté l’agression de Mahamat Becher Mahamat, chargé de communication de l’Action pour la paix et les droits humains au Tchad. Ce dernier aurait été brutalisé par des éléments de la garde nomade affectés aux locaux de la CNDH.
Toujours selon le communiqué de Dja FM, la plainte de Mahamat Becher a été enregistrée par la police judiciaire. Le secrétaire général de la CNDH, entendu dans cette affaire, aurait reconnu la gravité de l’incident tout en précisant que la garde nomade ne relevait pas de l’autorité directe de la Commission. De plus, les éléments incriminés se seraient présentés devant la police, où ils auraient reconnu les faits et présenté leurs excuses à la victime.
Pour Dja FM, la démarche de la CNDH apparaît contradictoire : « Les faits sont établis, vérifiés et reconnus par les auteurs eux-mêmes. En nous attaquant, la CNDH donne l’impression de vouloir museler la presse plutôt que de défendre les droits humains », déplore le Coordinateur.
La radio rappelle également que ses multiples tentatives pour obtenir des réactions officielles de la CNDH dans d’autres affaires ont toujours essuyé des refus, y compris de la part de son président, Belngar Larmé Laguerre. Dans ce cas précis, un agent de la Commission aurait même promis de faciliter une prise de parole des éléments de la garde nomade, promesse qui n’a jamais été suivie d’effet.
Au-delà de ce bras de fer, l’affaire met une nouvelle fois en lumière la difficulté d’accès à l’information au Tchad, un défi déjà reconnu par plusieurs acteurs institutionnels, y compris la présidente de la Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA).
« L’accès à l’information reste une problématique majeure pour la manifestation de la liberté de la presse au Tchad », souligne Dja FM, qui se dit victime d’une cabale destinée à réduire au silence les voix indépendantes.
La station conclut en appelant les plus hautes autorités à garantir la protection des journalistes et à préserver la liberté de la presse au Tchad. « Il est urgent de sauver les journalistes des griffes de ceux qui tentent de les manipuler ou de les récupérer à des fins personnelles », plaide le communiqué.
La Rédaction
Laisser un commentaire