L’épidémie de choléra qui touche l’est du Tchad s’aggrave. Selon le ministère de la Santé publique, le bilan officiel s’élève désormais à 75 décès depuis la notification du premier cas, le 13 juillet 2025, dans le camp de réfugiés de Dougui (province du Ouaddaï).
Le foyer initial a été identifié dans le camp de Dougui, qui accueille plusieurs milliers de réfugiés soudanais. Les conditions de vie y sont particulièrement précaires : forte promiscuité, accès limité à l’eau potable et aux installations sanitaires.
À la fin juillet, les autorités sanitaires y recensaient déjà 42 cas suspects et 4 décès. Depuis, l’épidémie a gagné en intensité dans l’ensemble de la province du Ouaddaï.
Le 26 août, le ministre de la Santé publique a confirmé 75 décès et affirmé que « l’épidémie est sous contrôle ». Mais la progression rapide du choléra interroge : en un mois et demi, près d’un millier de cas suspects et plus de soixante décès ont été rapportés, dont plus de la moitié survenus hors cadre hospitalier.
Ces chiffres traduisent un retard persistant dans la détection et la prise en charge des malades, ainsi qu’une pression croissante sur un système de santé déjà fragile.
Au-delà des données épidémiologiques, l’épidémie met en évidence la grande vulnérabilité des populations déplacées et réfugiées dans l’est du Tchad. Elle souligne également l’urgence d’une meilleure coordination entre les acteurs humanitaires et les autorités nationales pour éviter que la maladie ne s’étende à d’autres régions du pays.
Les prochaines semaines seront cruciales. Une campagne de vaccination contre le choléra doit être lancée en septembre. Elle constituera un tournant pour mesurer l’efficacité des mesures en cours et déterminer si le Tchad peut endiguer la crise ou s’il devra faire face à une épidémie prolongée aux conséquences humanitaires beaucoup plus lourdes.
La Rédaction
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