Tchad : Le ministère de l’Éducation Nationale et de la Promotion Civique met en garde le Syndicat Indépendant des Enseignants
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Tchad : Le ministère de l’Éducation Nationale et de la Promotion Civique met en garde le Syndicat Indépendant des Enseignants

Une véritable guerre des nerfs s’est déclenchée entre les syndicats d’enseignants et le ministère de l’Éducation nationale au Tchad, mettant en lumière les profondes tensions qui existent dans le secteur éducatif.

 Le Syndicat Indépendant des Enseignants du Tchad (SIET) a récemment appelé ses membres à observer une grève d’avertissement de trois jours, prévue du mardi 3 au jeudi 5 décembre 2024, sur l’ensemble du territoire national. Cette initiative vise à exprimer leur mécontentement face à des conditions de travail jugées insatisfaisantes et à revendiquer une meilleure reconnaissance de leur profession.

Cependant, cette action syndicale est rapidement confrontée à la réaction ferme du ministre de l’Éducation nationale, Mamadou Boukar Gana, et de ses deux délégués de la commune de N’Djamena. Dans un communiqué, le ministre a menacé d’imposer des sanctions aux enseignants qui choisiraient de participer à cette grève. Cette menace a pour but de dissuader les enseignants d’exercer leur droit de grève et reflète la volonté du ministère de maintenir l’ordre dans le système éducatif.

Les tensions entre le SIET et le ministère sont exacerbés par des enjeux fondamentaux liés à la qualité de l’éducation au Tchad. Les enseignants, souvent en première ligne des défis éducatifs, se sentent délaissés et méprisés par les autorités. De leur côté, les responsables du ministère semblent déterminés à faire respecter la continuité pédagogique, même si cela implique des mesures coercitives.

Cette situation soulève des questions cruciales sur la gestion des relations entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants. D’un côté, les syndicats revendiquent leurs droits et cherchent à défendre leurs intérêts professionnels ; de l’autre, le ministère tente de préserver la stabilité du système éducatif face à une crise persistante.

« Mais c’est précisément au moment où des efforts conséquents sont déployés en faveur de l’éducation que des individus malintentionnés s’activent pour perturber les activités pédagogiques, en tentant de manipuler certains enseignants », souligne le communiqué.

Face à cette situation, le ministre appelle les enseignants à poursuivre normalement leurs activités. Il met en garde les « agitateurs » et ceux qui envisageraient de suivre les consignes de grève de trois jours lancée par le Syndicat Indépendant des Enseignants du Tchad (ancien Comité de Crise des Enseignants).

Par ailleurs, le Ministre précise que l’Inspection Générale du Ministère a été instruite pour mener des missions inopinées de contrôle.  Ces actions permettront de prendre des mesures appropriées, conformément aux textes en vigueur.

Alors que la date de début de la grève approche, tous les regards sont tournés vers N’Djamena. La décision des enseignants sera cruciale : choisiront-ils de faire entendre leur voix malgré les menaces ou adopteront-ils une approche plus conciliatrice ? Ce conflit pourrait bien être un tournant dans les relations entre le ministère et les enseignants, avec des implications significatives pour l’avenir du système éducatif au Tchad.

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