Dans un communiqué conjoint signé ce dimanche 31 août 2025 à Moundou, les évêques catholiques des diocèses de Doba, Goré, Koumra, Moundou et Sarh annoncent leur refus catégorique de participer à l’atelier zonal de relecture du projet de Code pastoral, prévu les 1ers et 2 septembre 2025 à Sarh.
Selon les prélats, le texte élaboré par le ministère de l’Élevage et de la Production animale « ne vise pas seulement la sécurisation unilatérale de l’élevage au Tchad », mais s’attaque directement aux intérêts des agriculteurs, qui représentent plus de 80 % de la population. Ils qualifient ce projet de « partisan, partial et paysanicide ».
Dans leur déclaration, les évêques affirment que la mission de l’Église catholique est de défendre la vérité, la justice et la paix. C’est pourquoi ils demandent sans détour « de mettre ce projet de Code pastoral scélérat à la poubelle » et dénoncent « la mascarade des ateliers » organisés uniquement, selon eux, pour légitimer un texte qui trahit les communautés paysannes.
Ils mettent également en garde les participants à l’atelier de Sarh sur la « gravité de leur caution morale et politique à un projet de trahison cyniquement assumé au sommet de l’État ».
Les évêques estiment qu’il serait plus juste d’élaborer deux textes séparés : un Code pastoral pour l’élevage et un Code agricole pour l’agriculture. Ils insistent pour que ces projets soient discutés « avec les premiers concernés, dans les villages », et non lors de rencontres éloignées des réalités locales, et sous l’accompagnement d’organisations indépendantes et impartiales.
Les responsables religieux appellent les médias « libres » à diffuser largement le texte du projet de Code pastoral, aussi bien en version écrite qu’en version audio, afin de prendre à témoin l’opinion nationale et internationale.
Selon eux, ce projet reflète une « cosmopolitique biaisée » qui montre la volonté du gouvernement « de diviser les Tchadiens ».
Le communiqué se conclut par une triple invocation : « Que Dieu sauve le Tchad ! », exprimant l’inquiétude des évêques face aux tensions potentielles entre agriculteurs et éleveurs qu’un tel code pourrait exacerber.
La Rédaction