Ce lundi 15 septembre 2025, le climat politique au Tchad atteint un nouveau paroxysme alors que le RNDT-Le Réveil a choisi de marquer son désaccord de manière spectaculaire en quittant l’Assemblée nationale, dénonçant ce qu’il qualifie d’« enterrement de la démocratie ». L’incident s’est produit lors de la discussion sur la révision constitutionnelle, qui prévoit notamment l’instauration d’un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable.
Ngaradjina Roubakoua, président du groupe parlementaire du RNDT-Le Réveil, accompagné de Mahamat Ahmat Lazina, président du MNCT, a quitté l’hémicycle avec l’ensemble de ses collègues. Ce geste, rare dans un Parlement jugé généralement docile, constitue une réaction symbolique et courageuse face à ce qu’ils considèrent comme une tentative de concentration autoritaire du pouvoir.
« Nous ne pouvons pas cautionner une réforme qui vise à installer le pays dans une logique de pouvoir à vie », a souligné Roubakoua, dénonçant la manœuvre du régime qu’il qualifie d’« irrationnelle et absurde ».
Au cœur des critiques du RNDT-Le Réveil, la proposition de prolongation du mandat présidentiel est perçue comme une initiative taillée sur mesure pour le Président de la République Mahamat Idriss Déby Itno et comme un instrument visant à neutraliser toute opposition parlementaire. Dans ce contexte, la réforme apparaît comme une formalité destinée à légitimer le pouvoir en place plutôt qu’une avancée démocratique.
Malgré cette manifestation de courage, les observateurs politiques restent sceptiques quant à son impact réel. Le rapport de force au sein de l’Assemblée nationale est largement en faveur du pouvoir en place. Ainsi, la réforme constitutionnelle devrait être adoptée sans obstacle majeur.
Alors que le pays s’apprête à franchir un nouveau cap constitutionnel, l’opposition parlementaire demeure minoritaire mais déterminée, affichant une volonté de ne pas devenir simple figurante dans une mascarade institutionnelle.
La Rédaction
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