Dans une initiative inédite, l’UNESCO, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale du Tchad, a procédé, ce 12 mars, au lancement de la première évaluation nationale des acquis scolaires. Cet événement s’est tenu dans un hôtel de N’Djamena et vise à mesurer les performances des élèves en CE2 et CM2 afin de fournir des données essentielles pour l’amélioration du système éducatif tchadien.
L’évaluation a pour objectif principal d’analyser les acquis des élèves en langues et en mathématiques, tout en tenant compte des caractéristiques des enseignants, de l’environnement d’apprentissage et de la qualité des programmes scolaires. En s’appuyant sur ces données, les décideurs pourront adapter les politiques éducatives et optimiser l’enseignement au niveau national.
Cette évaluation a mobilisé un total de 6 854 élèves : 3 524 en CE2 et 3 330 en CM2. Parmi eux, plus de 53 % sont des garçons, tandis que les filles représentent 46,25 % en CE2 et 45,11 % en CM2.
En parallèle, 392 enseignants ont pris part à la collecte de données, dont seulement 13,73 % sont des femmes. De plus, la répartition géographique des enseignants indique que 51,28 % exercent en zone rurale contre 48,72 % en zone urbaine. Concernant leur niveau de formation, 38,27 % d’entre eux possèdent le BEPC/BEF, 32,91 % ont le baccalauréat et 27,30 % détiennent un diplôme supérieur au baccalauréat.
Le ministre de l’Éducation nationale, Aboubakar Assidick Tchoroma, a expliqué que cette initiative est une réaction aux mauvais résultats du Tchad dans les évaluations du Programme d’Analyse des Systèmes Éducatifs de la CONFEMEN (PASEC) en 2014 et 2019. Lors de la dernière édition, le pays a enregistré les scores les plus faibles en mathématiques et en langues parmi les quatorze nations participantes. Il a notamment noté que seulement 5,4 % des enseignants tchadiens disposent d’une maîtrise suffisante des contenus mathématiques au niveau 3.
Face à ces défis, le gouvernement tchadien a mis en place plusieurs programmes de redressement en collaboration avec des organisations internationales. Parmi ces initiatives figurent le Plan Intérimaire pour l’Éducation au Tchad (PIET) et le Projet de Renforcement de l’Éducation et de l’Alphabétisation au Tchad (PREAT), qui visent à améliorer la qualité de l’enseignement et à renforcer la formation des enseignants.
Cette évaluation nationale marque une étape cruciale pour l’éducation au Tchad. En fournissant des données précises sur les forces et faiblesses du système scolaire, elle permettra d’orienter les futures réformes et d’offrir aux élèves tchadiens un cadre d’apprentissage plus performant et adapté à leurs besoins.
LA REDACTION
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