Un drame d’une intensité tragique s’est abattu sur le canton Mandekao, situé dans la sous-préfecture rurale de Beinamar, en province du Logone Occidental. Ce mercredi 14 mai, un conflit foncier opposant éleveurs et agriculteurs, longtemps resté latent, a brutalement dégénéré en un affrontement sanglant.
Ce drame a fait de bilan humain et matériel accablant :41 personnes ont péri, dont une majorité d’enfants selon des sources locales, 76 habitations ont été entièrement incendiées, réduisant à néant des familles entières et plusieurs personnes sont portées disparues, tandis que des blessés graves sont toujours entre la vie et la mort dans des centres de santé rudimentaires.
Selon les premiers éléments recueillis sur place, la tragédie serait née d’un différend lié à l’exploitation de terres agricoles revendiquées par des éleveurs nomades pour le pâturage. Des provocations réciproques et l’absence d’une médiation efficace ont contribué à l’escalade. En quelques heures, la situation a basculé : des affrontements armés ont éclaté, suivis d’incendies volontaires et de scènes de panique généralisée.
Dès le lendemain du drame, soit le 15 mai 2025, une délégation gouvernementale de haut niveau s’est rendue dans la zone sinistrée. Conduite par les ministres de l’Administration du territoire et de la Sécurité publique, la mission visait à évaluer l’ampleur des pertes humaines et matérielles, de rencontrer les communautés locales pour apaiser les tensions, de rassurer la population sur la présence et l’engagement de l’État, et mettre en place un plan d’urgence pour l’assistance humanitaire.
Dans une déclaration commune, les autorités ont condamné fermement les violences, appelant les parties au calme. Elles ont également annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire pour identifier les auteurs et commanditaires de ces actes.
Cet événement tragique remet sur la table la question cruciale de la gestion foncière au Tchad, en particulier dans les zones où cohabitent éleveurs et agriculteurs. Le manque de délimitation claire des terres, l’absence de mécanismes de médiation pérennes, et la faiblesse des institutions locales exacerbent les conflits.
Des ONG locales et des leaders communautaires appellent désormais à une réforme structurelle de la politique foncière et à un dialogue national inclusif pour prévenir de nouveaux drames.
LA REDACTION