Marine Le Pen, cheffe de file des députés du Rassemblement National (RN), est attendue au Tchad le 15 mars pour une visite de deux jours. Lors de ce déplacement, elle doit s’entretenir avec le président de la République, le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, à Amdjarass (Ennedi-Est), où le chef de l’État réside durant le ramadan, selon les informations rapportées par Africa Intelligence.
Ce voyage marque la seconde visite de Marine Le Pen à Amdjarass. En 2017, alors candidate à l’élection présidentielle française, elle avait rencontré le président Idriss Déby Itno, père de l’actuel chef de l’État. Cette rencontre avait été préparée en amont grâce à l’intervention de feu Gamar Mahamat, alors conseiller officieux du président tchadien.
Depuis cette première visite, Marine Le Pen a maintenu un contact régulier avec N’Djamena. En mai 2024, elle avait téléphoné à Mahamat Idriss Déby Itno pour le féliciter de son élection, avant d’exprimer publiquement son soutien sur les réseaux sociaux. Plus récemment, début 2025, le président tchadien lui avait à son tour adressé ses condoléances suite au décès de son père, Jean-Marie Le Pen.
Cette visite intervient alors que les relations entre la France et le Tchad traversent une période de refroidissement. Après plusieurs mois de tensions, N’Djamena a demandé et obtenu le retrait des forces françaises du pays, une décision qui a suivi la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, en décembre 2024.
La visite de Marine Le Pen pourrait ainsi s’inscrire dans une stratégie plus large de repositionnement diplomatique de la France et de renforcement des liens entre le RN et certains acteurs politiques africains.
Marine Le Pen sera accompagnée de son directeur de cabinet, Renaud Labaye, et de Louis Aliot, maire de Perpignan et ancien compagnon de la députée. Ce dernier était déjà présent lors de son déplacement de 2017, soulignant la continuité des relations entre le RN et le pouvoir tchadien.
La présence de Marine Le Pen au Tchad soulève plusieurs interrogations sur ses intentions diplomatiques et sur les messages qu’elle souhaite faire passer à l’échelle internationale. Cette visite pourrait renforcer son image de dirigeante aux ambitions présidentielles, capable de nouer des liens avec des chefs d’État africains, tout en surfant sur la dynamique de rupture entre Paris et certaines capitales du continent.
Reste à voir si ce voyage sera perçu comme un simple déplacement politique ou s’il marquera une étape significative dans les relations entre le RN et les dirigeants africains, dans un contexte de recomposition géopolitique en Afrique francophone.