Ce jeudi 26 juin 2025, s’est tenue au palais de justice de N’Djamena l’audience de notification des charges dans l’affaire impliquant plusieurs journalistes et collaborateurs de presse. Devant une chambre spéciale, cette séance particulièrement attendue a duré plus de deux heures, durant lesquelles les avocats de la défense ont plaidé en faveur d’une mise en liberté provisoire pour leurs clients. Malgré l’argumentaire soutenu de la dizaine d’avocats mobilisés, le tribunal a décidé de ne pas faire droit à cette requête. Le délibéré a été fixé au mardi 1er juillet 2025.
Les principaux concernés, à savoir Monodji Olivier, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Pays, Mahamat Alhissein, journaliste à Onama, Ndilyam Nguekidata, collaborateur du journal Le Pays, ainsi que Oumar Mahmoud Oumar Madani, resteront donc en détention à la maison d’arrêt de Klessoum, où ils sont incarcérés depuis maintenant plus de trois mois et demi.
La salle d’audience, sous forte présence sécuritaire, a vu se succéder les interventions des avocats qui ont tenté de démontrer l’absence de fondement juridique à la détention prolongée de leurs clients. Selon eux, la procédure souffrirait de plusieurs irrégularités et la détention préventive s’apparenterait, dans ce cas précis, à une atteinte à la liberté de la presse et à un harcèlement judiciaire ciblé.
En face, le ministère public a campé sur sa position, soutenant que les faits reprochés sont suffisamment graves pour justifier le maintien en détention des accusés en attendant la décision du tribunal.
Depuis leur arrestation il y a plus de 100 jours, ces journalistes et collaborateurs de presse font l’objet d’un large soutien de la part des organisations de défense des droits humains et des syndicats de journalistes. Plusieurs voix, tant au niveau national qu’international, ont dénoncé une tentative d’intimidation visant à museler la presse indépendante dans le pays.
Des appels ont été lancés en faveur de leur libération, soulignant que la détention de journalistes pour des motifs liés à l’exercice de leur métier est contraire aux principes démocratiques et aux engagements internationaux du pays en matière de liberté d’expression.
La date du 1er juillet 2025 est désormais scrutée avec attention par les proches des détenus, les organisations de presse et l’opinion publique. Le tribunal dira alors s’il maintient les poursuites et la détention, ou s’il fait droit à la demande de mise en liberté provisoire.
En attendant cette échéance, Monodji Olivier, Mahamat Alhissein, Ndilyam Nguekidata et Oumar Mahmoud Oumar Madani retourneront derrière les murs de la maison d’arrêt de Klessoum, symbole d’une procédure judiciaire qui suscite interrogations et inquiétudes sur l’état de la liberté de la presse au Tchad.
LA REDACTION