La capitale tchadienne traverse une nouvelle crise énergétique, marquée par une pénurie soudaine de carburant qui paralyse les déplacements et exacerbe les frustrations de la population. Depuis ce mardi matin, la majorité des stations-service de la ville affichent portes closes, incapables de répondre à la demande d’une population toujours plus dépendante de l’or noir.
Dans les quartiers de la capitale, les scènes de longues files d’attente de motocyclistes et d’automobilistes sont devenues le nouveau quotidien. Les espoirs de ravitaillement s’amenuisent au fil des heures, tandis que les moteurs restent silencieux, faute d’essence.
Face à cette rupture d’approvisionnement, un marché parallèle reprend vie avec vigueur. Les vendeurs informels de carburant, surnommés localement les « Tanguys », profitent de la situation. Sur les trottoirs et aux coins des rues, ces acteurs de l’économie souterraine écoulent leur précieuse marchandise à prix fort. Le litre, habituellement vendu autour de 1250 francs CFA, atteint désormais entre 1500 et 1750 francs CFA selon les zones et l’heure de la journée. Une flambée des prix qui alourdit encore davantage le fardeau des ménages.
Les causes de cette pénurie restent floues. Aucune communication officielle n’a encore été faite sur l’origine de cette crise, qu’elle soit liée à un problème logistique, une défaillance technique ou une spéculation sur les stocks. Ce silence suscite inquiétude et méfiance au sein de la population, qui appelle les autorités à faire toute la lumière sur cette situation critique.
Cette crise révèle une fois de plus la vulnérabilité du système d’approvisionnement en carburant au Tchad. En l’absence de réserves stratégiques accessibles et d’un contrôle rigoureux des flux de distribution, la moindre perturbation entraîne une paralysie rapide de la capitale. Les conséquences économiques et sociales sont immédiates : transports interrompus, activités ralenties, et hausse générale des coûts.
Face à cette urgence, la population attend des réponses concrètes. Une réaction rapide des autorités est indispensable pour rétablir l’approvisionnement, mettre fin aux abus du marché noir et prévenir de nouvelles crises similaires. En attendant, N’Djamena tente de continuer à fonctionner, au ralenti, dans un contexte de tension croissante.
LA REDACTION