Tchad : Prolifération de centres médicaux illégaux à N’Djamena, le SYMET lance une alerte sanitaire
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Tchad : Prolifération de centres médicaux illégaux à N’Djamena, le SYMET lance une alerte sanitaire

Dans un communiqué officiel diffusé récemment, le Syndicat des Médecins du Tchad (SYMET) tire la sonnette d’alarme face à la prolifération inquiétante de centres médicaux illégaux opérant sous le couvert de traitements « naturels » ou « bio » dans la capitale tchadienne. Le syndicat dénonce des pratiques qui, en plus de contourner les règles établies, mettent en péril la santé des populations vulnérables.

Selon le SYMET, une nouvelle vague de structures, que le communiqué qualifie de « centres de marketing de santé », s’implante à un rythme alarmant à N’Djamena. Ces centres usurpent l’apparence de structures médicales légitimes pour offrir des services pseudo-thérapeutiques fondés sur des théories non scientifiques. Ils exploitent la méconnaissance et la détresse des malades pour leur proposer des traitements inefficaces voire dangereux, souvent à des coûts exorbitants.

Le communiqué met en exergue un cas particulièrement préoccupant : un centre situé à proximité immédiate de l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant (CHU-ME). Cette structure servirait de modèle à plusieurs autres établissements illégaux disséminés dans la ville.

  • Des diagnostics sans fondement médical : Aucun examen clinique rigoureux ni analyse biologique n’est pratiqué. Les diagnostics reposent sur l’utilisation d’un prétendu « scanner biologique », un appareil sans aucune validation scientifique.
  • Des images fictives : Les patients se voient projeter des images fantaisistes de squelettes humains, présentées comme des preuves de soi-disant anomalies organiques.
  • Des traitements onéreux et non éprouvés : Les prescriptions s’élèvent parfois jusqu’à 300 000 FCFA, sans garantie d’efficacité, ni traçabilité des produits administrés.

Le SYMET condamne fermement ces pratiques, qu’il qualifie :

  1. D’illégales, en raison de l’absence d’agrément et de l’exercice illicite de la médecine ;
  2. De dangereuses, car elles entraînent un retard dans la prise en charge médicale des patients et exposent ces derniers à des complications graves ;
  3. D’abusives, dans la mesure où elles exploitent financièrement la vulnérabilité des malades pour générer un profit illégitime.

Face à cette situation préoccupante, le SYMET appelle les autorités sanitaires à prendre des mesures immédiates pour :

  • Renforcer les contrôles dans les centres de soins et sur le terrain ;
  • Fermer systématiquement les structures illégales identifiées ;
  • Poursuivre en justice les auteurs de ces pratiques frauduleuses.

Le syndicat invite également la population à faire preuve de vigilance et de responsabilité, en suivant trois recommandations simples mais cruciales :

  • Ne jamais se rendre dans un centre dont les praticiens ne sont ni connus, ni certifiés ;
  • Toujours exiger une consultation médicale conforme aux normes établies ;
  • Signaler tout centre suspect aux services compétents.

Dans un contexte où les défis sanitaires sont nombreux, le SYMET conclut en rappelant que :

« La médecine n’est ni un commerce ni un spectacle. Elle exige rigueur, compétence et éthique. »

Le syndicat se dit pleinement engagé pour défendre une pratique médicale respectueuse, légale et centrée sur le bien-être des patients. Il réaffirme sa volonté de lutter contre toutes les formes de dérives susceptibles de compromettre la santé publique au Tchad.

Ce cri d’alarme du SYMET est un appel à la responsabilité collective : celle des autorités, des professionnels de santé, mais aussi de la population. Face à la multiplication des pratiques médicales illégales, seul un sursaut éthique et réglementaire pourra restaurer la confiance et garantir à chacun un accès à des soins sûrs, encadrés et humains.

LA REDACTION

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