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Tchad : Quand les rumeurs tuent, quatre personnes inculpées pour lynchage de supposés enleveurs de sexe

Quatre individus ont été placés sous mandat de dépôt ce mardi 22 avril pour leur implication présumée dans le lynchage de personnes accusées d’enlèvement d’organes génitaux, un phénomène rumeur qui secoue le Tchad depuis plusieurs semaines. Cette décision judiciaire intervient dans un contexte de tension sociale alimentée par la diffusion incontrôlée de fausses informations à travers le pays.

La justice tchadienne a franchi un cap ce mardi 22 avril en plaçant sous mandat de dépôt quatre individus accusés d’avoir participé au lynchage de personnes soupçonnées d’enlèvement d’organes génitaux. Ce drame, symptomatique d’une vague de rumeurs virales et dangereuses, illustre une montée inquiétante de la violence populaire alimentée par la désinformation.

Depuis plusieurs semaines, le Tchad est le théâtre d’une psychose collective autour d’un phénomène non vérifié : l’enlèvement d’organes génitaux. Des rumeurs, circulant principalement via les réseaux sociaux et les discussions informelles, accusent certains individus d’utiliser des moyens occultes ou des substances mystérieuses pour faire disparaître les parties intimes de leurs victimes, souvent dans des lieux publics bondés comme les marchés ou les transports en commun.

Dans ce climat d’hystérie, plusieurs cas de lynchages ont été signalés, certains mortels. L’affaire ayant conduit à l’inculpation des quatre personnes ce 22 avril est l’un des épisodes les plus tragiques. Selon des sources judiciaires, les suspects auraient participé à l’assassinat d’un homme accusé à tort par la foule d’être un « enleveur de sexe ». L’enquête préliminaire n’a révélé aucune preuve matérielle ou médicale confirmant l’existence du phénomène dont il était accusé.

Les autorités tchadiennes, préoccupées par l’escalade de cette violence, appellent au calme et à la vigilance. Dans une déclaration publique, le ministère de la Sécurité publique a rappelé que « la justice ne se rend pas dans la rue » et a mis en garde contre la propagation de fausses informations, passibles de poursuites pénales.

Alors que les quatre inculpés attendent leur procès, le pays s’interroge : jusqu’où laisserons-nous les rumeurs guider nos actes ? Et combien de vies devront encore être brisées avant que la vérité, et non la peur, ne dicte la réaction collective ?

Source : Radio Dja FM

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