Réunis en assemblée générale extraordinaire ce lundi 26 mai 2025, les avocats ont unanimement décidé de mettre fin à la suspension de leurs activités devant la Cour suprême, une mesure entamée il y a deux mois en signe de protestation contre les dysfonctionnements procéduraux de la plus haute juridiction du pays. Cette reprise marque un tournant décisif dans la mobilisation de la profession, et témoigne d’une volonté d’apaisement fondée sur des avancées concrètes obtenues auprès des autorités compétentes.
Pendant plusieurs semaines, les audiences ont été fortement perturbées par l’absence des avocats, qui dénonçaient l’opacité des procédures, les atteintes au droit à un procès équitable, ainsi que l’absence de dialogue avec les instances judiciaires. Cette mobilisation inédite avait suscité un large soutien au sein de la profession, mais également une inquiétude croissante quant au fonctionnement de la justice à l’échelle nationale.
La décision de reprise intervient à la suite de négociations menées avec les représentants du gouvernement et de la Cour suprême, qui se sont engagés à entreprendre des réformes significatives. Parmi les mesures annoncées figurent : la simplification des procédures d’appel, un accès renforcé aux dossiers pour les avocats, la mise en place d’un calendrier judiciaire plus transparent, ainsi qu’un mécanisme de concertation permanente entre le barreau et la Cour suprême.
La reprise des activités judiciaires devant la Cour suprême devrait permettre un retour progressif à la normale, même si le retard accumulé dans le traitement des dossiers nécessitera des ajustements logistiques importants. Cette crise, sans précédent dans l’histoire récente de la justice, aura cependant permis de remettre sur la table des revendications de fond longtemps ignorées, et de poser les bases d’un dialogue renouvelé entre la magistrature et la profession d’avocat.
À travers cette décision, les avocats affirment leur attachement à une justice indépendante, équitable et accessible, tout en envoyant un signal fort quant à leur capacité de mobilisation face aux dérives institutionnelles.
MBAILEDE TRESOR