Tchad : Un colloque international pour sécuriser la transhumance pastorale dans la région du lac
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Tchad : Un colloque international pour sécuriser la transhumance pastorale dans la région du lac

La capitale tchadienne accueille ce mercredi 24 septembre 2025 un colloque international consacré à la mise en œuvre des déclarations et politiques existantes sur la transhumance pastorale, en lien avec les aires protégées, la paix, la sécurité, l’économie pastorale et le développement durable. L’événement réunit des représentants du Niger, du Nigeria, du Cameroun, du Tchad et de la République centrafricaine, ainsi que des experts, chercheurs et organisations d’éleveurs.

L’objectif de cette rencontre est clair : analyser les défis sécuritaires qui entravent la mobilité pastorale et proposer des pistes de solutions concertées. Car si le pastoralisme transhumant constitue un pilier économique et culturel majeur dans la région du lac Tchad, il se trouve aujourd’hui menacé par une insécurité croissante.

Les éleveurs sont de plus en plus confrontés à la présence de groupes armés, qu’il s’agisse de rébellions, de groupes djihadistes, de voleurs de bétail ou de réseaux criminels. Ces acteurs s’infiltrent parfois dans les troupeaux pour assurer leur subsistance, provoquant des déplacements forcés, des itinéraires de transhumance modifiés et, dans certains cas, l’armement des pasteurs eux-mêmes.

À ces menaces s’ajoutent les lourdes taxes informelles imposées le long des couloirs de transhumance, qui fragilisent davantage les éleveurs et alimentent les tensions avec les populations sédentaires.

Dans son allocution d’ouverture, le ministre tchadien de l’Élevage et des Productions animales, Pr Abderrahim Awat Atteib, a insisté sur l’urgence d’agir face aux mutations en cours en Afrique centrale et de l’Ouest.
« La plupart des changements en profondeur qui se produisent actuellement constituent de sérieuses menaces pour les parcours pastoraux et la mobilité stratégique du bétail », a-t-il déclaré.

Il a notamment pointé du doigt les investissements massifs dans les terresrurales, souvent qualifiés d’« accaparements fonciers ». Selon lui, ces projets, qui répondent à une forte demande des investisseurs, ciblent fréquemment des zones riches en points d’eau. Or, l’attribution de ces terres restreint ou interdit l’accès à des ressources vitales pour les communautés pastorales et leur bétail.

Les participants au colloque entendent élaborer des recommandations pour sécuriser les parcours pastoraux, réduire les tensions entre communautés, et renforcer la coopération entre États. La dimension transfrontalière de la transhumance impose en effet une coordination régionale.

Au-delà de la sécurité, les débats portent également sur la valorisation de l’économie pastorale, la préservation des aires protégées et l’intégration du pastoralisme dans les stratégies nationales de développement durable.

Ce colloque constitue une étape clé pour tenter d’apporter des réponses concertées à une problématique qui, au-delà de l’élevage, touche directement la stabilité, la paix et la résilience économique de l’ensemble de la région du lac Tchad.

La Rédaction

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