Dans une atmosphère empreinte d’émotion et de gravité, Noubadoum Rimadoum Mayangar, représentant des personnes en situation de handicap, a lancé ce mardi 30 septembre 2025 un appel solennel au Président de la République, le Maréchal du Tchad, en faveur de la libération de Masra Succès, condamné le 16 mai dernier à vingt ans de réclusion.
Face à un parterre de journalistes, de militants associatifs et de citoyens, l’orateur a pris la parole « non pas avec la prétention d’instruire, mais avec l’humilité d’un citoyen vulnérable », soulignant qu’il s’exprimait avant tout au nom de la paix et de l’unité nationale.
Dans son plaidoyer, Noubadoum Rimadoum a dressé le portrait d’un Masra Succès engagé de longue date auprès des personnes handicapées. Bien avant sa carrière politique, il venait régulièrement « partager un repas, financer nos fêtes, compatir à nos douleurs », a rappelé l’orateur, évoquant les années 2008-2014 passées au Centre de ressources pour jeunes aveugles.
En 2015, lors de la fondation de Génération ABCD, Masra aurait systématiquement intégré des personnes en situation de handicap dans ses initiatives, leur offrant formation et encouragements. « Il nous rappelait à la dignité du travail et à l’estime de soi », a témoigné Noubadoum Rimadoum, précisant que cet engagement s’était poursuivi même après son accession à des fonctions gouvernementales.
Le plaidoyer n’a pas contesté la décision judiciaire, mais a invoqué la tradition tchadienne du pardon et la responsabilité historique du Chef de l’État. « L’Histoire n’a pas toujours retenu ceux qui ont puni avec rigueur, mais ceux qui ont su pardonner avec sagesse », a déclaré l’orateur, saluant les gestes de compassion déjà posés par le Maréchal du Tchad à l’égard des personnes vulnérables.
La demande est claire : que le Président active le levier de l’amnistie, non pour « absoudre un crime », mais pour « ouvrir une voie nouvelle vers la réconciliation, la paix durable et l’unité nationale ».
Dans un passage marquant de son intervention, Noubadoum Rimadoum a mis en parallèle les prénoms du Président de la République, Mahamat, et celui de Masra Succès, estimant qu’ils incarnent tous deux une destinée nationale liée. « Libérer Masra serait un geste fort, une démonstration éclatante de votre magnanimité », a-t-il plaidé, rappelant que la paix est le fondement du progrès.
Au-delà du cas individuel de Masra Succès, ce plaidoyer s’inscrit dans une volonté plus large de promouvoir la réconciliation nationale et la confiance entre dirigeants et citoyens. « Nous ne vous demandons pas de renier l’État de droit, mais d’en révéler l’âme profonde : celle qui guérit, qui réunit, qui apaise », a conclu l’orateur.
L’appel, marqué par une forte charge émotionnelle et symbolique, résonne désormais comme une interpellation à la fois politique et humaine, adressée au plus haut sommet de l’État tchadien.
La Rédaction
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