Un atelier de trois jours, consacré à la validation du rapport des missions d’évaluation des conditions carcérales au Tchad, s’est tenu du 16 au 18 septembre 2025 à l’hôtel Amitié de N’Djamena. Organisé par le Centre Européen d’Appui Électoral (ECES) à travers son Projet d’Appui au Parlement et aux Processus Électoraux (PAPPE) et financé par l’Union européenne, cet atelier a rassemblé des acteurs institutionnels, des partenaires techniques et financiers ainsi que des représentants d’organisations nationales et internationales.
La cérémonie de clôture a été présidée par Mme Zakaria Albatoul, questeur de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), qui a rappelé l’urgence d’améliorer les infrastructures pénitentiaires, les conditions de travail du personnel et la situation des détenus. Mme Madjiguené Thiam, représentante pays de l’ECES, a souligné que le rapport validé constitue désormais un outil de référence pour identifier les défis du système pénitentiaire tchadien et proposer des pistes concrètes d’amélioration.
À l’issue des travaux, 17 recommandations ont été adoptées afin de rendre le système carcéral plus humain et efficace. Parmi les principales mesures :
- La modernisation de la gestion des données carcérales ;
- Le renforcement des infrastructures et la séparation des catégories de détenus ;
- L’amélioration de la santé en milieu carcéral ;
- L’organisation d’audiences spéciales pour réduire la détention préventive ;
- La nomination de juges d’application des peines.
Les recommandations incluent également une attention particulière aux enfants et aux personnes vivant avec un handicap, conformément aux normes internationales, ainsi qu’un plaidoyer pour la réinsertion sociale des détenus.
La CNDH a salué les recommandations et encouragé le gouvernement à doter ses services des moyens nécessaires pour assurer le suivi et le contrôle des détentions. Elle a notamment rappelé que la surpopulation carcérale est en grande partie imputable à la lenteur du traitement des dossiers et à un contrôle défectueux de l’exécution des peines, ce qui conduit certains détenus à rester en prison au-delà de la durée légale de leur détention.
Mme Thiam, Coordinatrice du PAPPE, a insisté sur l’importance de transformer les conclusions du rapport en actions concrètes, en appelant les partenaires techniques et financiers à poursuivre leur soutien, notamment dans le domaine des droits humains et de la réinsertion sociale.
L’atelier a été marqué par un esprit de collaboration et de responsabilité partagée, soulignant le rôle central de l’Union européenne, du PAPPE et de l’ECES dans l’accompagnement technique, ainsi que de la CNDH et des organisations de la société civile dans la défense et la promotion des droits humains au Tchad.
En clôturant l’atelier, Mme Madjiguene Thiam a exhorté tous les acteurs à maintenir cette dynamique pour construire un système pénitentiaire plus humain, plus juste et plus efficace, au service de la paix sociale et du renforcement de l’État de droit dans le pays.
La Rédaction
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