Tchad : Vive indignation après l’arrestation de journalistes, les corporations des médias appellent à la mobilisation
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Tchad : Vive indignation après l’arrestation de journalistes, les corporations des médias appellent à la mobilisation

La détention de nos confrères Monodji Olivier, directeur de publication du journal Le Pays, correspondant de RFI et collaborateur de FM Liberté, Ndilyam Guekidata, collaborateur de Le Pays, et Mahamat Al hissein, journaliste à la télévision nationale, suscite une vive indignation au sein des corporations des médias tchadiens. Ces journalistes, ainsi qu’une quatrième personne, ont été placés sous mandat de dépôt après leur audition par le procureur de la République et un juge d’instruction. Face à cette situation, l’Union des journalistes tchadiens (UJT) et le Patronat de la presse tchadienne appellent à la mobilisation pour obtenir leur libération.

Interpellé le 5 mars, Monodji Olivier n’a été informé des motifs de son arrestation que le 10 mars. Les accusations portées contre lui et ses co-prévenus sont particulièrement lourdes : « intelligences de nature à nuire à la situation militaire ou diplomatique du Tchad, à ses intérêts économiques, complot contre l’État et complicité », selon les déclarations du procureur de la République, Oumar Mahamat Kedelaye.

Après avoir été entendus par le parquet et un juge d’instruction, assistés de leurs avocats, les journalistes ont été placés sous mandat de dépôt, malgré la demande de liberté provisoire formulée par la défense. Cette décision a suscité une vague de protestations dans le milieu journalistique et au-delà.

Pour le procureur, cette affaire ne relève pas d’un délit de presse, ce que conteste fermement le président de l’UJT, Abbas Mahamoud Tahir. « Pour nous, c’est un délit de presse parce que les articles ont été publiés par voie de presse. Nous ne voyons pas d’intelligence avec l’ennemi, et qui est l’ennemi dans cette affaire ?» s’interroge-t-il. Il exige le respect des procédures et assure que l’UJT suivra l’affaire jusqu’à son dénouement.

Le président de l’UJT appelle à une mobilisation générale de la presse tchadienne afin de soutenir les journalistes détenus et de faire pression pour leur libération. « Je demande à tous les journalistes d’être mobilisés comme aujourd’hui pour soutenir nos confrères et obtenir leur libération », insiste-t-il.

Cette affaire intervient dans un contexte tendu pour la liberté de la presse au Tchad. Les organisations de défense des droits des journalistes, tant à l’échelle nationale qu’internationale, suivent de près l’évolution de la situation. La criminalisation du travail journalistique et les lourdes accusations portées contre ces professionnels de l’information font craindre une restriction accrue de la liberté d’expression dans le pays.

La mobilisation annoncée par les corporations des médias devrait se traduire par diverses actions de sensibilisation et de plaidoyer afin d’obtenir la libération de Monodji Olivier, Mahamat Al Hissein, Ndilyam Guekidata et leur co-prévenu. Cette affaire pourrait marquer un tournant dans la lutte pour la protection des journalistes et le respect de la liberté de la presse au Tchad.

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