Ce jeudi 18 septembre 2025, au siège du Parti Réformiste, le président du parti, Yacine Abderamane Sakine, a tenu un point de presse vif et sans concession pour dénoncer la récente révision de la Constitution et expliquer sa décision de boycotter la séance plénière du 15 septembre 2025. Selon lui, les modifications engagées par la majorité parlementaire mettent en péril les acquis démocratiques du pays et visent à « permettre au Président de la République, Mahamat Idriss Déby Itno de rester au pouvoir à vie ».
Dans un discours dirigé « aux Tchadiens et tchadiennes », Sakine a rappelé l’adoption, le 29 décembre 2023, d’une loi fondamentale née des assises du 20 août 2022 et présentée comme le socle des élections présidentielles, législatives, communales, provinciales et sénatoriales. Mais, a-t-il ajouté, « ces élections mal organisées » ont offert au parti au pouvoir (MPS) une majorité qu’il qualifie de « fausse », utilisée pour faire passer une réforme constitutionnelle « antidémocratique » au profit de Mahamat Idriss Déby Itno.
Le président du Parti Réformiste n’a pas mâché ses mots : il accuse parlementaires et sénateurs d’avoir « enterré complètement le mot démocratie » lors de la plénière du 15 septembre 2025, et de vouloir « restaurer officiellement la dictature au Tchad ». Il affirme en outre que la révision trahit « la République, le Peuple Tchadien et la Communauté Internationale » et ne saurait offrir au Président de la République Mahamat Idriss Déby Itno « aucune légitimité durable ».
Expliquant son refus de siéger, le Président du Parti Réformiste et député à l’Assemblée Nationale, Yacine Abderamane Sakine a indiqué que sa présence aurait légitimé un processus contraire aux principes et valeurs de sa formation politique. « Ma présence dans la salle de plénière donne la légitimité à leur projet », a-t-il déclaré, expliquant que le Parti Réformiste ne peut cautionner « un pouvoir qui travaille contre son peuple ».
Le chef du parti a lancé un appel à l’unité et à la mobilisation des Tchadiens de l’intérieur comme de la diaspora : « Nous n’acceptons pas et n’accepterons jamais que Mahamat Idriss Déby Itno fasse du Tchad une monarchie », a-t-il affirmé, promettant de lutter « vigoureusement » pour empêcher l’instauration d’un régime qu’il qualifie de « mafieux ». Il a sommé la population de refuser l’alternative « rester passif ou applaudir » et d’œuvrer à la construction d’un « pays démocratique, prospère et appartenant à tous les Tchadiens sans distinction d’origine et de sexe ».
Sur le plan politique, Sakine met en garde la présidence : la majorité parlementaire, selon lui « fabriquée », ne garantira pas la pérennité du projet présidentiel. « Si vous pensez que la majorité est une garantie pour faire passer vos projets anti-démocratiques et anti-sociaux, vous finirez par sortir par la petite porte », lance-t-il en direction du Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno.
Ce point de presse marque une étape de plus dans l’escalade verbale entre l’opposition réformatrice et le pouvoir en place. En refusant de participer à la plénière du 15 septembre et en appelant à la mobilisation, Yacine Abderamane Sakine pose clairement son parti en alternative politique et prépare, selon ses mots, une riposte politique et citoyenne contre une réforme constitutionnelle qu’il juge illégitime.
La Rédaction
Laisser un commentaire