En réponse directe à la décision de Washington d’imposer une caution de 5 000 à 10 000 dollars aux ressortissants maliens souhaitant obtenir un visa américain, le gouvernement malien a annoncé, dimanche 12 octobre, une mesure de réciprocité à l’égard des citoyens des États-Unis.
Selon un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères, tout ressortissant américain désirant se rendre au Mali devra désormais verser une caution obligatoire comprise entre 2,8 millions et 5,6 millions de francs CFA l’équivalent de la somme exigée par les autorités américaines. Cette décision, présentée comme une mesure de « stricte réciprocité diplomatique », entre en vigueur « immédiatement », précise le texte officiel.
Cette réaction ferme illustre la volonté du Mali d’affirmer son autonomie diplomatique, dans un contexte de relations tendues avec plusieurs partenaires occidentaux. Le pays, engagé depuis plusieurs années dans une politique d’ouverture vers de nouveaux alliés, notamment la Russie et la Chine, semble vouloir marquer son désaccord face à ce qu’il considère comme une politique « discriminatoire ».
Du côté américain, aucune réaction officielle n’a encore été enregistrée à la suite de l’annonce de Bamako. Toutefois, certains observateurs redoutent que cette escalade administrative ne freine davantage les voyages, les échanges économiques et les programmes de coopération entre les deux pays.
Pour les citoyens américains résidant ou souhaitant se rendre au Mali, cette nouvelle caution représente un coût substantiel. Elle pourrait également dissuader les investisseurs ou les organisations humanitaires opérant dans la région.
Les relations entre Washington et Bamako se sont détériorées depuis le coup d’État de 2021 et le départ des troupes françaises et européennes du territoire malien. Les États-Unis ont à plusieurs reprises critiqué la gouvernance de la transition malienne et ses nouveaux partenariats militaires.
Avec cette mesure, les tensions diplomatiques franchissent un nouveau cap, symbolisant une fracture croissante entre Bamako et ses anciens alliés occidentaux.
La Rédaction
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