Les relations entre le Tchad et le Soudan ont connu une brusque détérioration suite aux déclarations du général Yasser Al-Atta, commandant en chef adjoint des forces armées soudanaises. Dans une vidéo diffusée par Al Jazeera, le général Al-Atta a évoqué la possibilité de frapper les aéroports de N’Djamena et d’Amdjarass, suscitant une vive réaction du gouvernement tchadien
Le ministère tchadien des Affaires étrangères Dr Abdoulaye Sabre Fadoul a exprimé sa profonde préoccupation et a fermement condamné ces propos, les qualifiant d’« irresponsables et dangereux » pour la stabilité régionale. Le communiqué officiel souligne que de telles déclarations pourraient être interprétées comme une déclaration de guerre si elles venaient à se concrétiser.
Ces tensions s’inscrivent dans un contexte de conflit interne au Soudan, opposant l’armée régulière aux Forces de soutien rapide (FSR). Khartoum accuse régulièrement le Tchad de soutenir ce groupe paramilitaire dirigé par le général Hemetti, une allégation que N’Djamena rejette catégoriquement.
Le gouvernement tchadien rappelle que, malgré des agressions répétées en provenance du Soudan, telles que le soutien aux rébellions locales ou l’expansion de groupes terroristes comme Boko Haram, il a toujours privilégié la voie diplomatique et la paix. Toutefois, il avertit que toute tentative d’atteinte à son intégrité territoriale entraînera une réponse appropriée, conforme au droit international.
Par ailleurs, le général Al-Atta a également mis en garde le Soudan du Sud, l’accusant d’héberger des éléments hostiles au régime soudanais et menaçant de cibler les « centres de pouvoir » de Juba. Ces propos ont suscité l’indignation de plusieurs capitales africaines et arabes, certaines exprimant leur « vive préoccupation » face à cette escalade verbale susceptible de compromettre les efforts régionaux de médiation.
Alors que le Soudan est ravagé par la guerre depuis près de deux ans, le Tchad maintient sa neutralité et poursuit ses efforts diplomatiques pour un règlement pacifique. Il rappelle également son engagement humanitaire, ayant accueilli des centaines de milliers de réfugiés soudanais. Le porte-parole du ministère tchadien des Affaires étrangères, Ibrahim Adam Mahamat, a déclaré : « Plutôt que de proférer des menaces insensées, les parties au conflit soudanais devraient concentrer leurs efforts sur une cessation immédiate des hostilités. »
N’Djamena réaffirme enfin sa volonté de collaborer avec tous les partenaires engagés pour la paix dans la région, rejetant toute approche belliqueuse. Cette situation souligne la fragilité des relations entre le Tchad et le Soudan, marquées par des décennies de tensions et d’accusations mutuelles. Les efforts diplomatiques seront cruciaux pour prévenir une escalade qui pourrait déstabiliser davantage une région déjà éprouvée par les conflits.
LA REDACTION
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