Les relations franco-algériennes connaissent un nouveau coup de froid. L’Algérie a officiellement demandé à douze agents français, affectés à l’ambassade de France à Alger, de quitter son territoire dans un délai de 48 heures. Cette décision, communiquée le 13 avril, intervient dans un climat tendu, quelques semaines seulement après des signaux d’apaisement entre Paris et Alger.
Selon le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, cette mesure d’expulsion est une réponse directe à l’arrestation en France de trois ressortissants algériens, dont un agent consulaire, soupçonnés d’implication dans l’enlèvement de l’influenceur algérien Amir Boukhors, plus connu sous le nom d’Amir Dz. Ce dernier, établi en France, est une figure controversée sur les réseaux sociaux, souvent critique envers le régime algérien.
Les personnes arrêtées sont soupçonnées d’avoir participé à une opération illégale sur le sol français, ce qui a suscité une vive réaction de la part d’Alger, qui y voit une violation du traitement habituel réservé à ses ressortissants, en particulier à ses diplomates.
Ce nouvel épisode diplomatique intervient alors que les deux pays semblaient vouloir tourner la page sur des années de tensions. En mars dernier, le président Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune s’étaient entretenus afin de relancer la coopération bilatérale. Plusieurs ministres, dont Jean-Noël Barrot, avaient souligné l’ouverture d’« une nouvelle phase » dans les relations entre les deux capitales.
L’expulsion des agents français met désormais en péril cette fragile dynamique. Si Paris n’a pas encore annoncé de mesures de rétorsion, plusieurs observateurs estiment que cette crise pourrait avoir des répercussions sur les dossiers sensibles en cours, notamment la coopération migratoire et la gestion des visas.
À ce stade, ni l’Élysée ni le ministère des Affaires étrangères n’ont souhaité commenter officiellement la décision algérienne. Toutefois, des discussions diplomatiques seraient en cours pour éviter une escalade et préserver les canaux de dialogue. La situation reste néanmoins volatile, dans un contexte où les mémoires du passé colonial et les enjeux sécuritaires régionaux continuent de peser lourdement sur la relation entre la France et l’Algérie.
La prochaine réaction de Paris sera scrutée de près, alors que les deux pays s’apprêtaient à relancer plusieurs projets bilatéraux, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’énergie et de la sécurité. Cette crise marque un sérieux revers dans ce processus, et pourrait durablement compromettre les tentatives de réconciliation.
LA REDACTION
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