Dans un message vidéo diffusé ce vendredi, Issa Tchiroma Bakary, président du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC) et principal adversaire lors de la dernière élection présidentielle, a annoncé avoir été « mis à l’abri » après avoir été extrait de son domicile. L’enregistrement, rapidement devenu viral sur les réseaux sociaux et dans les médias nationaux, intervient dans un contexte électoral tendu, marqué par des accusations de fraudes massives et une atmosphère de méfiance généralisée.
Dans cette intervention sobre mais déterminée, le candidat s’adresse avant tout à ses partisans ainsi qu’aux familles des personnes détenues ou portées disparues.
« À ceux qui ont été arrêtés injustement, à mes proches enlevés, je vous demande de garder courage. Je ne cesserai de me battre jusqu’à ce que la victoire du peuple soit reconnue », déclare Issa Tchiroma.
Le leader du FSNC a également tenu à remercier « l’armée républicaine pour son sens du devoir » et à préciser qu’il se trouve désormais sous protection. D’après plusieurs sources concordantes, des militaires auraient effectivement participé à son évacuation et assuré sa sécurité.
Depuis l’annonce partielle des résultats du scrutin, la situation politique reste explosive. Les camps adverses s’accusent mutuellement de falsifications et d’intimidations. Tchiroma, qui revendique la victoire et exige la publication intégrale des procès-verbaux électoraux, est devenu la figure de proue d’une opposition inquiète face aux arrestations et aux menaces visant ses cadres. Des incidents signalés autour de sa résidence ont accentué les inquiétudes quant à une possible escalade.
Dans son message, l’homme politique promet de s’exprimer à nouveau « très bientôt » pour exposer la suite de son plan d’action. Son discours, à la fois ferme et mesuré, semble vouloir maintenir la mobilisation de ses partisans sans provoquer d’affrontement direct avec le pouvoir.
Jusqu’à présent, les autorités n’ont publié aucun communiqué confirmant les circonstances exactes de cette opération d’exfiltration. Des médias proches du gouvernement évoquent des « informations non vérifiées » et appellent la population au calme. Pendant ce temps, les observateurs internationaux et la presse étrangère surveillent la situation de près, redoutant que des incidents isolés ne dégénèrent en violences plus larges.
Alors qu’Issa Tchiroma annonce une prochaine allocution, le Cameroun reste suspendu à l’évolution d’une crise politique à haut risque. Entre appels au respect du vote populaire et crispations du pouvoir, l’enjeu immédiat réside désormais dans la capacité des protagonistes à préserver la stabilité nationale et la sécurité des civils.
Pour l’heure, le message du candidat désormais « à l’abri » selon ses propres termes, vise avant tout à rassurer ses soutiens et à maintenir la pression politique sans franchir la ligne rouge de la confrontation directe.
La Rédaction



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