Dissolution de la CENI : vers une nouvelle ère électorale au Burkina Faso
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Dissolution de la CENI : vers une nouvelle ère électorale au Burkina Faso

Clap de fin pour la Commission électorale nationale indépendante (CENI) au Burkina Faso. L’Assemblée législative de transition a officiellement approuvé sa dissolution, donnant suite à un projet de loi déjà adopté par le gouvernement du capitaine Ibrahim Traoré.

Créée il y a plus de vingt ans, la CENI avait pour mission d’organiser et de superviser les élections présidentielles, législatives et locales. Elle était jusqu’ici considérée comme le garant du processus démocratique dans le pays des hommes intègres. Mais pour les autorités militaires, cette institution était devenue « inefficace, infiltrée et budgétivore ». « La CENI n’était plus indépendante. Elle était sujette aux influences extérieures », ont déclaré des proches du pouvoir de transition, dénonçant un appareil électoral perçu comme le prolongement du système politique précédent, accusé de corruption et d’instabilité.

La dissolution de la CENI crée un vide institutionnel significatif. L’institution devait préparer les élections prévues en 2024 pour marquer le retour des civils au pouvoir, mais ce calendrier est désormais caduc. En septembre dernier, le capitaine Traoré avait annoncé la prolongation de cinq ans de son mandat à la tête du pays, repoussant tout scrutin jusqu’à au moins 2029.

Cette décision soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir du processus électoral au Burkina Faso. Certains observateurs estiment que le pays pourrait voir naître une nouvelle « autorité électorale nationale », plus centralisée et dépendant directement du ministère de l’Administration territoriale ou du Conseil de transition. Une réforme qui pourrait traduire la volonté du pouvoir en place de repenser en profondeur l’organisation des élections et, selon les critiques, de placer le contrôle du scrutin sous la coupe de l’exécutif.

La suppression de la CENI marque une étape majeure dans le parcours institutionnel du Burkina Faso. Alors que la transition s’inscrit désormais sur un horizon de cinq ans, les questions sur la transparence future des scrutins et sur le retour à l’ordre constitutionnel restent ouvertes.

La Rédaction

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