C’est une première dans l’histoire contemporaine de la Ve République. Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française (2007-2012), a été incarcéré ce mardi 21 octobre 2025 à la prison de la Santé, à Paris. Cette mesure fait suite à sa condamnation définitive pour association de malfaiteurs dans le cadre de l’affaire du financement libyen présumé de sa campagne présidentielle de 2007.
La Cour d’appel de Paris avait confirmé, la semaine dernière, la peine de trois ans de prison ferme, dont une partie devait être purgée en détention. Après l’épuisement de tous les recours possibles, l’ancien chef de l’État s’est présenté ce matin aux autorités pénitentiaires, conformément à la procédure.
Selon plusieurs sources judiciaires, Nicolas Sarkozy a été conduit à la maison d’arrêt de la Santé, où une cellule individuelle lui aurait été attribuée dans un quartier sécurisé, réservé aux anciens hauts responsables et personnalités publiques.
L’affaire remonte à plus de dix ans. Ouverte en 2013, l’enquête visait à déterminer si la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy avait été financée par des fonds en provenance du régime de Mouammar Kadhafi.
Les juges d’instruction ont mis en évidence un réseau complexe de transferts financiers et de relations occultes entre des proches de l’ancien président et des intermédiaires libyens.
L’ancien chef de l’État a toujours nié les faits, dénonçant une « persécution politique » et une « instrumentalisation de la justice ».
Cette incarcération marque un moment inédit et lourd de symboles dans l’histoire politique française. Jamais, depuis la naissance de la Ve République en 1958, un ancien président n’avait été effectivement placé en détention.
Du côté de la classe politique, les réactions se multiplient. Certains élus de la droite dénoncent une « humiliation inutile » et une « dérive judiciaire », tandis que d’autres saluent une « victoire de l’État de droit » et « l’égalité de tous devant la loi ».
Au-delà de la personne de Nicolas Sarkozy, cet épisode pose la question du rapport entre pouvoir politique et justice en France. Il illustre la montée en puissance d’un pouvoir judiciaire plus indépendant, mais aussi les tensions persistantes autour de la responsabilité des anciens dirigeants.
Si cette page judiciaire ne se refermera pas de sitôt, elle marque déjà un tournant dans la mémoire collective du pays, où la justice semble désormais s’appliquer, sans exception, jusqu’aux plus hautes sphères de l’État.
La Rédaction



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