La cité helvétique de Genève se transforme cette semaine en carrefour mondial du dialogue parlementaire, à l’occasion de la 6ème Conférence mondiale des Présidents de Parlement. Organisé par l’Union interparlementaire (UIP), ce sommet quinquennal réunit les présidents d’assemblées législatives de plus de 140 pays, pour une session placée sous le signe du multilatéralisme, de la paix et de la solidarité parlementaire face aux turbulences planétaires.
Le thème de cette édition, « Le monde dans la tourmente : coopération parlementaire et multilatéralisme en faveur de la paix, de la justice et de la prospérité pour tous », reflète l’urgence des enjeux mondiaux actuels. Guerre en Ukraine, instabilités au Sahel, crise climatique, inflation mondiale, migrations massives : les défis sont nombreux et appellent à une réponse collective coordonnée.
Face à cette complexité, la conférence entend redonner aux parlements un rôle pivot dans la gouvernance mondiale. Les échanges visent à renforcer les institutions démocratiques et à favoriser une meilleure inclusion des citoyens dans les processus décisionnels internationaux.
Dans ce contexte, la participation du Tchad, représenté par une délégation conduite par Ali Kolotou Tchaïmi, Président de l’Assemblée nationale, revêt une importance particulière. Dans son allocution prévue en séance plénière, M. Tchaïmi mettra l’accent sur la situation sécuritaire préoccupante dans la région du Sahel, insistant sur l’impact de l’insécurité chronique sur le développement, la gouvernance et la stabilité politique.
Le Président du parlement tchadien devrait également plaider pour une coopération parlementaire renforcée, notamment entre les législatures du Sud global, afin de mutualiser les expériences, soutenir les jeunes démocraties, et bâtir des cadres juridiques communs autour de la paix, du développement durable et de la lutte contre l’extrémisme.
Selon des sources proches de la délégation tchadienne, N’Djamena appelle à une solidarité parlementaire concrète, fondée sur des partenariats techniques, des échanges de compétences, et un appui accru aux institutions représentatives des pays les plus vulnérables.
Au-delà des discours, la Conférence mondiale des Présidents de Parlement se présente comme un laboratoire de coopération politique à l’échelle internationale. À l’opposé des négociations intergouvernementales souvent marquées par la lenteur ou les blocages diplomatiques, les parlements disposent d’une liberté d’initiative plus directe pour impulser des dynamiques concrètes.
De nombreuses sessions thématiques sont organisées en parallèle, abordant des sujets tels que la transition énergétique, les droits humains, l’égalité de genre, la régulation du numérique ou encore la transparence budgétaire. Autant de domaines dans lesquels les parlements ont un rôle clé à jouer pour anticiper les crises et renforcer la résilience des sociétés.
Ce 6ème sommet témoigne d’une mobilisation croissante des parlements du Sud global, qui revendiquent désormais une place plus équitable dans la gouvernance mondiale. La présence active de pays comme le Tchad illustre cette volonté de faire entendre une voix africaine forte, compétente et proactive dans les discussions internationales.
Ce rééquilibrage passe par la reconnaissance du rôle des parlements comme acteurs de paix et de développement, mais aussi comme gardiens de la souveraineté populaire dans des contextes parfois fragiles.
Alors que le monde traverse une période d’incertitude profonde, la diplomatie parlementaire offre un levier original et prometteur pour faire émerger des solutions globales plus justes et plus durables. En prenant part avec détermination à la 6ème Conférence mondiale des Présidents de Parlement, le Tchad réaffirme son engagement pour un multilatéralisme parlementaire inclusif, porteur de paix et d’espoir pour les générations futures.
Ce rendez-vous genevois ne constitue pas seulement une vitrine de discours, mais bien une opportunité stratégique de repenser l’action collective. Une chose est claire : les parlements, lorsqu’ils s’unissent, peuvent devenir des architectes décisifs d’un nouvel ordre mondial plus équilibré et plus humain.
LA REDACTION
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