Dans une récente prise de parole, l’avocat tchadien Me Benjamin MAMGODIBAYE a livré une réflexion profonde sur la place et la valeur de la Constitution dans la vie politique et institutionnelle du Tchad. Intitulée « La Constitution n’est pas un code de conduite », son analyse met en lumière la nécessité d’un respect strict de la loi fondamentale, véritable socle de l’État de droit. Selon lui, toute tentative de manipulation ou d’instrumentalisation de la Constitution menace la stabilité du pays et son image sur la scène internationale.
Pour Me MAMGODIBAYE, la Constitution ne saurait être assimilée à un simple code de conduite. Elle est la norme suprême, supérieure à toutes les autres lois. À ce titre, elle constitue la référence ultime qui guide l’ensemble du système juridique et politique national.
Par une analogie forte, il compare la Constitution à la figure du Président de la République, Chef suprême de la Nation. Tout comme le Président, élu par le peuple pour incarner l’intérêt général, la Constitution est adoptée par référendum pour exprimer la volonté souveraine du peuple.
L’avocat rappelle que la Constitution est conçue pour régir la vie de tous les citoyens tchadiens, sans distinction. Elle n’est pas l’instrument d’un individu ni d’un groupe, mais la garantie de l’équilibre social et politique.
À l’image de Son Excellence le Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, élu par le peuple pour défendre l’intérêt général, la Constitution doit également être respectée dans cette logique d’unité et de protection collective.
Dans son analyse, Me MAMGODIBAYE lance un avertissement ferme : manipuler la Constitution équivaut à fragiliser l’État.
« Si nos gouvernants traitent la Constitution comme un simple code de conduite, alors le Tchad sera perçu comme un État-voyou. »
Un pays qui ne respecte pas ses propres lois fondamentales se condamne à l’instabilité et à la perte de crédibilité, à l’intérieur comme à l’extérieur. Ce serait ouvrir la voie à l’anarchie, où la loi du plus fort remplace la loi de la République.
Pour l’avocat, la dignité et la valeur d’un pays se mesurent à la rigueur avec laquelle ses lois sont respectées. Dévaloriser la Constitution revient à affaiblir le Tchad lui-même.
Il met en garde contre toute volonté de modifier, « contre vents et marées », certaines dispositions fondamentales, telles que l’article 77 de la Constitution ou encore le code pastoral, récemment déclaré inconstitutionnel.
Me Benjamin MAMGODIBAYE en appelle directement aux dirigeants tchadiens de respecter et protéger la Constitution au même titre que le Chef de l’État, de renoncer aux révisions opportunistes qui fragilisent l’ordre institutionnel et de préserver l’intérêt général au-dessus des calculs politiques ou partisans.
Car, selon lui, « ce qui donne respect et valeur au pays, ce sont ses lois ». En bafouant la Constitution, le Tchad s’expose à être considéré non pas comme un État de droit, mais comme une jungle où chacun impose sa propre règle.
La Rédaction
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