Depuis le début des affrontements au Soudan, presque 910 000 personnes ont traversé la frontière vers le Tchad. L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) au Tchad estime que plus de 213 339 parmi eux sont des retournés tchadiens et s’attend à ce que ce nombre passe à 240 000 d’ici le 31 décembre 2024 en raison de la reprise du conflit au Darfour et à la suspension actuelle du corridor humanitaire entre Adré et le Darfour.
En coordination avec la Commission Nationale d’Accueil de Réinsertion des Réfugiés et des Rapatriées (CNARR) et les organisations humanitaires, l’OIM continue à enregistrer les nouveaux arrivés retournés dans 53 localités et coordonne avecles autorités locales, les ambassades et les représentations diplomatiques le transfert en toute sécurité et le retour volontaire des ressortissants de pays tiers, apprend-on. Par le biais du centre d’enregistrement nouvellement installé au lycée d’Adré, l’OIM informe avoir enregistré 200 ménages qui sont arrivés lors des deux dernières semaines, afin de permettre une assistance humanitaire rapide plus ciblée.
« 138 518 retournés ont reçu une assistance multisectorielle dans 30 sites à travers les provinces du Ouaddaï et de Sila depuis le début de la crise », renseigne-t-on au niveau de l’OIM au Tchad.
L’Organisation des Nations Unies en charge des migrations indique développer son intervention en faveur de la résilience et du rétablissement à long terme des retournés tchadiens et des communautés qui les accueillent. Selon des données chiffrées de l’OIM au Tchad, 3 788 abris transitoires bénéficiant à plus de 20 000 retournés parmi les plus vulnérables et 1 200 abris supplémentaires sont en cours de construction dans les sites de Deguessa dans la province de Sila et de Tongori dans la province de Ouaddaï.
D’après nos sources, l’OIM au Tchad et ses partenaires, dont l’OCHA et l’UNFPA ont reçu le Représentant Spécial auprès du Secrétaire Général des Nations Unies, avec une visite se penchant sur la violence sexuelle dans le contexte de conflits dans la communauté de retournés de Tongori le 16 juillet. « Le RSSG a rencontré des femmes retournées qui ont fait part de leurs expériences sur leurs déplacements », souligne-t-on.
A noter que la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM est un outil de premier plan pour surveiller et analyser les flux de déplacement. En collaboration avec la CNARR, les équipes de la DTM, comprenant des enquêteurs recrutés et formés localement, sont déployées en permanence dans les provinces du Sila et du Ouaddaï pour identifier et enregistrer les ménages de retournés vulnérables, y compris les ménages nouvellement arrivés ainsi que les ménages situés dans des zones reculées non identifiés auparavant. Avec la CNARR, OIM mène l’enregistrement biométrique dans la localité de Deguessa (Sila) pour mieux identifier les retournés les plus vulnérables.
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