Présidentielle 2025 : la rue défie le pouvoir, le Cameroun retient son souffle, la contestation vire au drame avant les résultats du scrutin
Actualités Afrique Elections Politique

Présidentielle 2025 : la rue défie le pouvoir, le Cameroun retient son souffle, la contestation vire au drame avant les résultats du scrutin

La tension monte au Cameroun à la veille de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. Des manifestations organisées dimanche dans plusieurs villes du pays à l’appel du candidat de l’opposition Issa Tchiroma Bakary ont dégénéré, provoquant des affrontements meurtriers avec les forces de l’ordre. Selon les autorités, au moins quatre personnes ont trouvé la mort à Douala, capitale économique du pays.

À Douala, épicentre des tensions, les manifestations ont rapidement viré à la confrontation. Des centaines de sympathisants d’Issa Tchiroma Bakary, qui revendique la victoire face au président sortant Paul Biya, âgé de 92 ans et au pouvoir depuis plus de quatre décennies, ont investi les rues pour réclamer « la vérité des urnes ».

Selon le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, « des individus sous emprise de stupéfiants et animés par un esprit criminel ont tenté de prendre d’assaut la brigade de gendarmerie ainsi que les commissariats de sécurité publique des 2ᵉ et 6ᵉ arrondissements de Douala ». Le gouverneur a indiqué que les forces de sécurité avaient été la cible d’attaques et que plusieurs éléments avaient été blessés.

Le bilan provisoire fait état de quatre morts et plusieurs blessés parmi les civils. Des témoins ont rapporté avoir entendu des tirs nourris dans plusieurs quartiers de la ville.

Outre Douala, d’autres localités comme Nkongsamba, Bafoussam et Garoua ont connu des rassemblements de partisans d’Issa Tchiroma Bakary. Dans ces villes, les manifestants scandaient des slogans appelant à « la transparence » et au « respect du vote du peuple ».

Le ministère de l’Administration territoriale a confirmé que 106 personnes ont été interpellées dans le cadre des troubles, précisant que des enquêtes sont en cours pour identifier les responsables des violences.

Les tensions surviennent alors que la Commission électorale nationale indépendante doit proclamer les résultats officiels ce lundi. Le candidat de l’opposition affirme disposer de « preuves irréfutables » de sa victoire, tandis que le camp présidentiel dénonce des « manipulations dangereuses » visant à semer le désordre.

Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, brigue un nouveau mandat, malgré les appels à l’alternance de plusieurs formations politiques et organisations de la société civile. La communauté internationale a appelé au calme et au respect du processus électoral.

Face au risque de nouvelles éruptions de violence, les autorités camerounaises ont annoncé le maintien d’un dispositif de veille et de dissuasion dans les principales villes jusqu’à la proclamation des résultats. Les gouverneurs des dix régions du pays ont été instruits de « prévenir tout trouble à l’ordre public ».

Alors que le Cameroun retient son souffle, la journée de lundi s’annonce décisive pour l’avenir politique du pays.

La Rédaction

    Laisser un commentaire

    • Rating