Tanzanie : 97,66 % des voix pour Samia Suluhu Hassan sous le feu des critiques
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Tanzanie : 97,66 % des voix pour Samia Suluhu Hassan sous le feu des critiques

La présidente sortante Samia Suluhu Hassan a été largement réélue à la tête de la Tanzanie avec 97,66 % des suffrages, selon les résultats officiels annoncés par la Commission électorale nationale (NEC). Ce scrutin, marqué par une absence de véritable opposition, des coupures d’internet et plusieurs épisodes de violence, suscite de vives critiques au sein de la société civile et de l’opposition.

Mme Hassan, au pouvoir depuis 2021 après le décès de John Magufuli, obtient ainsi un second mandat de cinq ans. Son parti, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), au pouvoir depuis l’indépendance du pays en 1961, conserve sa domination quasi absolue sur la scène politique tanzanienne.

Le processus électoral s’est déroulé dans un climat tendu. Plusieurs régions, notamment sur l’île semi-autonome de Zanzibar, ont été le théâtre de violences ayant duré trois jours, faisant selon des sources locales plusieurs blessés et des dizaines d’arrestations. Parallèlement, des coupures d’internet ont été signalées dès la veille du scrutin, perturbant la transmission des informations et la communication entre les observateurs.

L’opposition, qui dénonce un scrutin “verrouillé”, accuse le gouvernement d’avoir muselé les candidats rivaux et restreint les libertés publiques durant la campagne. Le principal parti d’opposition, Chadema, a rejeté les résultats, appelant à la mise en place d’une enquête indépendante sur les irrégularités et les violences observées.

Cependant, plusieurs organisations locales et internationales ont exprimé des inquiétudes quant au manque de transparence du processus électoral. Des observateurs indépendants ont souligné l’absence d’accès libre aux bureaux devote pour certains médias et déploré un climat “non propice à une compétition équitable”.

La Tanzanie, souvent présentée comme un bastion de stabilité en Afrique de l’Est, traverse une période charnière. Si la présidente Hassan bénéficie d’un soutien populaire dans certaines zones rurales pour ses politiques de développement et d’infrastructures, la contestation urbaine et les appels à plus de libertés politiques risquent de s’intensifier dans les mois à venir.

La Rédaction

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